Meurtre de Shinzo AbeL’audience annulée en raison d’une pétition dans un colis suspect
Un colis suspect dont la découverte a provoqué l’annulation lundi d’une audience du meurtrier présumé de l’ancien Premier ministre contenait une pétition demandant une peine clémente.
Tetsuya Yamagami, 42 ans, devait initialement comparaître lundi après-midi dans le cadre d’une audience préliminaire devant le tribunal de Nara (ouest du Japon), qui devra le juger pour le meurtre de l’ancien dirigeant du pays, tué par balle en juillet 2022 en pleine rue dans cette même ville lors d’un événement de campagne électorale. Mais cette audience a été «annulée car le personnel a été évacué du bâtiment après qu’un objet suspect est parvenu au tribunal», a déclaré un porte-parole du tribunal de Nara à l’AFP.
La police locale a indiqué avoir été prévenue quand l’objet a fait sonner un détecteur de métaux, et l’avoir déplacé dans une zone ouverte, où des démineurs équipés de tenues protectrices ont procédé à des investigations. «Mais aucun explosif ni aucune substance dangereuse n’ont été trouvés», a déclaré un porte-parole de la police à l’AFP, sans donner plus de détails.
Le colis contenait selon la chaîne de télévision publique NHK une impression sur papier d’une pétition du site Change.org réclamant une peine clémente pour le suspect, laquelle a recueilli quelque 13’000 signatures depuis l’an dernier.
Il encourt la peine de mort
«J’ai envoyé les signatures dans l’espoir qu’elles soient vues par le plus grand nombre possible de parties intéressées», a déclaré à la NHK l’initiateur de la pétition, dont l’identité n’a pas été révélée. Comme l’ensemble «était épais et qu’il pleuvait, j’ai mis (les signatures) dans des boîtes en carton… Je n’ai jamais eu l’intention d’entraver la justice», a ajouté cette personne, qui selon l’agence Kyodo a elle-même contacté la police après avoir appris que son colis avait déclenché une alerte de sécurité. Le tribunal et la police ont refusé de confirmer ces informations.
Après avoir été déclaré apte à être jugé à l’issue d’une longue expertise psychiatrique, Tetsuya Yamagami avait été inculpé en janvier pour «meurtre» et violation de la loi sur le contrôle des armes. Il encourt la peine de mort s’il est jugé coupable.
Il avait déclaré aux enquêteurs avoir visé Shinzo Abe en raison de ses liens présumés avec la secte Moon, aussi connue sous le nom d’Église de l’Unification, à laquelle sa mère, une fidèle, aurait fait des dons très importants par le passé, menant leur famille à la ruine.