Football: A Genève, cuisant échec pour la chasse aux torches

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FootballÀ Genève, cuisant échec pour la chasse aux torches

Les autorités genevoises espéraient un derby lémanique sans engins pyrotechniques dimanche. Avant même le coup d’envoi, la Section Grenat avait déjà fait partir un feu d’artifice.

Florian Vaney
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Florian Vaney
La chasse aux engins pyrotechniques menée dimanche n’a pas apporté les résultats espérés par les autorités.

La chasse aux engins pyrotechniques menée dimanche n’a pas apporté les résultats espérés par les autorités.

Pascal Muller/freshfocus

On laissera à nos lecteurs le soin de décoder le message. Munis de plusieurs dizaines de torches, les ultras de la Section Grenat se sont positionnés à l’intérieur de leur tribune de sorte à former le message “FCK LOZ” à l’aide de leurs objets lumineux. Le derby entre Servette et le Lausanne-Sport vivait alors sa 19e minute et les écrans géants de la Praille esquissaient la réaction habituelle qui prête toujours autant à sourire: l’usage d’engins pyrotechniques est interdit. Dimanche, comme chaque week-end, ce ne sont pas quelques caractères numériques qui ont arrêté les ultras des deux équipes. Puisque ceux-ci se sont même permis de faire passer leurs messages à coups de signaux de fumée.

Les autorités genevoises semblaient pourtant convaincues que ce troisième derby lémanique de la saison serait celui de la sobriété pyrotechnique. Au moment de lever la menace de huis clos qui pesait sur la rencontre, fin février, celles-ci avaient posé leurs conditions. Qu’on peut très grossièrement résumer ainsi: procéder à des fouilles systématiques dans un espoir de chasser torches, fusées et fumigènes du stade.

Les torches trouvent toujours un chemin vers le stade

Outre les forces de l’ordre présentes en masse aux abords du Stade de Genève dimanche, Servette a été amené à renforcer la sécurité privée à l’intérieur de l’enceinte. Chacun des 12’628 spectateurs est-il bien passé par la case fouille? Certainement pas. Est-il vraiment imaginable qu’autant de monde puisse être fouillé dans un temps aussi restreint? Cette question-là divise. À titre de comparaison, il a fallu une grosse demi-heure aux quelque 800 visiteurs lausannois pour franchir le portique d’entrée. Sans doute ceux-ci ont-ils tous fait l’objet d’un contrôle. Ce qui ne les a visiblement pas empêchés d’introduire des torches à l’intérieur.

L’animation imaginée par les fans du Lausanne-Sport dimanche à Genève.

L’animation imaginée par les fans du Lausanne-Sport dimanche à Genève.

Pascal Muller/freshfocus

Pour beaucoup de clubs, la lutte contre les torches est un combat qu’il ne vaut pas la peine de mener. Soit parce qu’ils estiment que les animations en tribunes font partie du football, soit parce qu’ils considèrent que les incidents sont rares, soit parce qu’ils ont compris que les ultras possédaient systématiquement un coup d’avance sur la sécurité lorsqu’il s’agit de faire entrer ce qu’ils souhaitent à l’intérieur du stade. Les autorités politiques, particulièrement celles de Lausanne et de Genève depuis les débordements du précédent derby, ne partagent pas forcément cet avis. Le fait est que dimanche, elles ont essuyé un cuisant échec à ce niveau.

Servette encourt-il des sanctions?

Au cœur d’un derby qui n’a pas accouché du moindre incident majeur (la police n’a procédé à aucune interpellation), les shows pyrotechniques ont accompagné l’ensemble de la partie. L’entrée des joueurs s’est retrouvée célébrée par un feu d’artifice de la Section Grenat pendant que le Kop Sud crackait ses premières torches. Il lui en restait en réserve lorsque l’ouverture du score vaudoise est tombée, juste après l’épisode de la 19e minute évoqué plus haut. Et ces événements ont eu tout le loisir de se répéter jusqu’au coup de sifflet final.

La question qui se pose à présent est de savoir si le Servette FC encourt des sanctions. Sur X, un supporter du club a encouragé les fans grenat à se procurer un billet pour les prochains matches à domicile avant que la billetterie ne soit gelée. À l’image de ce qui s’est produit en fin d’année dernière au moment de la réception de Lugano, une semaine après les incidents du derby lémanique du 9 décembre.

En fin de semaine dernière, Laurent Paoliello, le directeur de la coopération et de la communication pour le Canton de Genève, expliquait que Servette «ne serait pas jugé sur le résultat, mais sur la manière». En outre, un communiqué du Canton publié le 22 février détaillait qu’un «bilan sera effectué après ce match pour déterminer si les nouvelles mesures prises ont donné satisfaction». En attendant ses conclusions, les Grenat peuvent au moins savourer leur victoire.

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