Justice européenneLes parents de la petite Maddie déboutés par la justice
La Cour européenne des droits de l’homme a donné tort aux parents de Maddie, cette petite fille mystérieusement disparue au Portugal, en 2007.
Les parents de la fillette britannique Madeleine (Maddie) McCann, dont la disparition avait suscité un émoi international il y a quinze ans, ont été déboutés mardi par la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), à propos d’un livre écrit par un policier portugais les concernant.
Gerald Patrick McCann et Kate Marie Healy avaient déposé un recours en 2017 devant l’instance judiciaire du Conseil de l’Europe à l’encontre du Portugal. Ils estimaient que les affirmations d’un ancien inspecteur de police judiciaire, dans un livre au sujet de leur implication alléguée dans la disparition de leur fille, avaient atteint leur réputation et leur présomption d’innocence.
«Livre litigieux»
À l’instar de la justice portugaise, la CEDH a estimé que «à supposer même que la réputation des requérants ait été atteinte, ce n’est pas à cause de la thèse défendue par l’auteur du livre, mais à cause des soupçons qui avaient été émis à leur égard» lors d’une enquête très médiatisée.
«Il s’agissait d’informations dont le public avait pris amplement connaissance, avant même (…) la publication du livre litigieux», insiste la Cour, qui considère donc que la Convention européenne des droits de l’homme n’a pas été violée par le Portugal.
Affaire classée en 2008
Madeleine McCann, dite Maddie, a disparu le 3 mai 2007, peu avant son quatrième anniversaire à Praia da Luz, une station balnéaire du sud du Portugal, où elle se trouvait en vacances avec ses parents et un groupe d’amis. Sa disparition a donné lieu à une campagne internationale exceptionnelle pour essayer de la retrouver. Les photos de Maddie, avec ses cheveux châtain clair au carré et ses grands yeux clairs, ont fait le tour du monde.
Après quatorze mois d’investigations controversées, marquées notamment par la mise en examen des parents avant qu’ils ne soient blanchis, la police portugaise avait classé l’affaire en 2008, avant de rouvrir le dossier cinq ans plus tard.
Il a fallu attendre juin 2020 pour que l’affaire s’accélère soudainement, quand le parquet de Brunswick (Allemagne) a annoncé avoir acquis la certitude que la fillette était morte et que ses soupçons portaient sur un homme de 43 ans, alors en détention à Kiel, dans le nord de l’Allemagne, pour une autre affaire. Ce suspect a été mis en examen en avril, en Allemagne, à la demande de la justice portugaise.