Tuerie dans le Maine (États-Unis)La police avait été prévenue de risques d’un passage à l’acte
Un collègue de l’homme qui a tué 18 personnes aux États-Unis, mercredi dernier, craignait une «tuerie de masse», selon de nouveaux documents. Et pour sa famille, le tireur était paranoïaque.
L’auteur de la fusillade ayant fait 18 morts dans le Maine, aux États-Unis, souffrait d’importants troubles mentaux, au point où un de ses collègues craignait qu’il ne commette une «tuerie de masse». Selon de nouveaux documents officiels rendus publics mardi, obtenus initialement par le quotidien «Boston Globe», l’ex-épouse et le fils de Robert Card avaient aussi signifié à la police locale, en mai dernier, qu’il était devenu paranoïaque, «entendait des voix» et avait stocké dix ou quinze fusils chez son frère.
Armé d’un fusil semi-automatique, Robert Card avait ouvert le feu, mercredi soir dernier, dans un bowling de Lewiston, puis, une dizaine de minutes plus tard, dans un bar-restaurant de cette ville de 36’000 habitants du nord-est des États-Unis, tuant 18 personnes et faisant treize blessés.
Trois armes à feu récupérées
Le corps de ce réserviste de l’armée de 40 ans a été découvert vendredi soir, dans un semi-remorque, sur le parking d’une entreprise de recyclage pour laquelle il avait travaillé, a indiqué Michael Sauschuck, responsable de la sécurité publique du Maine, précisant que Robert Card s’était suicidé avec une arme à feu.
En tout, sept personnes ont perdu la vie dans le bowling, huit dans le bar-restaurant et trois blessés ont succombé à l’hôpital. Les victimes sont âgées de 14 à 76 ans. Parmi elles, un père de 44 ans et son fils de 14 ans, et un couple de 73 et 76 ans.
La police a récupéré trois armes à feu, deux près du corps de Robert Card et une dans sa voiture, qui était stationnée dans les environs. Toutes ont été achetées légalement, car Robert Card n’avait jamais fait l’objet d’une hospitalisation psychiatrique commise d’office, avaient indiqué les autorités.
Dans une unité psychiatrique en juillet
Mais d’après les nouveaux documents, la réserve américaine avait envoyé, en juillet dernier, Robert Card dans une unité psychiatrique, où il était resté deux semaines, après que ce dernier eut proféré des menaces envers des collègues réservistes.
Dans une lettre transmise en septembre au bureau du shérif local, la réserve de l’armée américaine a indiqué, en s’appuyant sur le témoignage d’un des collègues réservistes de Robert Card, que ce dernier risquait de «péter un câble» et de «perpétrer une tuerie de masse». Fort de ces informations, le bureau du shérif avait signifié à la famille de Robert Card qu’elle pouvait tenter de l’éloigner de ses armes, mais n’avait pas mandaté d’agents des forces de l’ordre pour les confisquer, poursuivent ces documents.