États-UnisArménie-Azerbaïdjan: pourparlers après de nouveaux heurts
L’Arménie et l’Azerbaïdjan ont tenu des discussions lundi à Washington sous l’égide des États-Unis, quelques heures après de nouveaux bombardements frontaliers.
«Les États-Unis sont engagés dans les négociations de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan», a déclaré Antony Blinken avant la rencontre. «Le dialogue direct est la meilleure façon de parvenir à une paix durable et nous sommes heureux de soutenir cela», a-t-il dit en saluant le «courage» des deux parties.
Un responsable américain s’exprimant sous couvert d’anonymat assurait qu’il s’agissait moins de «négociations» de paix à proprement parler que de fournir l’occasion aux belligérants de se rencontrer et de parler.
Il y a une semaine à peine, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev s’étaient engagés à «ne pas recourir à la force», lors d’un sommet en Russie avec le président russe Vladimir Poutine.
Mais, dans la nuit de dimanche à lundi, «des unités des forces armées azerbaïdjanaises ont ouvert le feu (…) sur des positions arméniennes situées dans le secteur oriental de la frontière», a déclaré le ministère arménien de la Défense dans un communiqué, ajoutant qu’il n’y avait eu «aucune victime». De son côté, le ministère azerbaïdjanais de la Défense a accusé les forces arméniennes d’avoir tiré «avec des armes légères de différents calibres» sur les positions de Bakou, sans faire état non plus de pertes.
Disputes territoriales
Le Kremlin, qui joue traditionnellement le rôle d’arbitre dans cette région, a appelé Erevan et Bakou à «se garder de toute action qui pourrait conduire à une escalade des tensions».
Des affrontements ont régulièrement lieu à la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. En septembre, des combats entre les deux pays ont ainsi fait 286 morts dans les deux camps et réveillé la crainte d’une guerre de grande ampleur, comme celle qui a fait plus de 6500 tués en 2020.
Ce conflit est lié à des disputes territoriales, notamment autour du Nagorny Karabakh, une région montagneuse peuplée majoritairement d’Arméniens qui a fait sécession de l’Azerbaïdjan au début des années 1990 avec l’aide d’Erevan. Une première guerre avait alors fait plus de 30’000 morts.
Depuis la guerre de 2020, stoppée par un cessez-le-feu parrainé par Moscou, l’Arménie et l’Azerbaïdjan mènent de difficiles pourparlers de paix, avec plusieurs initiatives parallèles.
L’Union européenne a réuni à plusieurs reprises Nikol et Ilham Aliev à Bruxelles et les États-Unis avaient déjà convié en septembre les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères pour des discussions en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.
La Russie, qui considère le Caucase comme son pré carré, voit d’un mauvais oeil ces efforts, soupçonnant les Occidentaux de vouloir la concurrencer alors qu’elle est occupée avec son invasion de l’Ukraine.