MoscouCandidate anti-guerre en Ukraine écartée de l’élection présidentielle russe
La journaliste Ekaterina Dountsova a déposé sa candidature, mais la Commission électorale russe l’a balayée, évoquant des «erreurs dans les documents» soumis.
La Commission électorale russe a écarté samedi la candidature à la présidentielle de la journaliste et ex-élue municipale Ekaterina Dountsova, qui milite pour la démocratie et la fin de l’assaut en Ukraine lancé il y a près de deux ans. L’organisme a invoqué des «erreurs dans des documents» soumis pour l’enregistrement de sa candidature par Ekaterina Dountsova, a indiqué la télévision russe.
La présidente de la Commission, Ella Pamfilova, a déclaré que celle-ci avait écarté à l’unanimité la candidature de la quadragénaire à la présidentielle de mars prochain. «Vous êtes une jeune femme, vous avez la vie devant vous», a-t-elle déclaré Ella Pamfilova, s’adressant à la candidate.
Devant la presse, Ekaterina Dountsova a rapidement déploré une décision «triste» concernant «une initiative populaire». Sur Telegram, elle a annoncé son intention de faire appel «demain» devant la Cour suprême russe. «Ce n’est pas fini», a-t-elle assuré. Dans les faits, cette procédure ne devrait toutefois pas aboutir, toute candidature s’opposant frontalement à la politique du Kremlin n’ayant quasiment aucune chance d’être autorisée par les autorités.
«Les Russes doivent avoir le choix!»
Ekaterina Dountsova a également demandé aux dirigeants du petit parti libéral Iabloko de soutenir sa candidature. «Nous ne pouvons pas rester les bras croisés! C’est la dernière occasion légale pour les citoyens d’exprimer leur désaccord avec la politique menée par les autorités actuelles», a-t-elle exhorté sur Telegram. «Les Russes doivent avoir le choix!» a-t-elle encore fait valoir. «Des milliers de vies dépendent de votre décision», a-t-elle appuyé.
Par ailleurs, la présidente de la Commission électorale a indiqué samedi que 29 personnes au total avaient, à ce stade, déposé un dossier de candidature à la présidentielle, dont Vladimir Poutine. Le président russe, au pouvoir depuis 2000 (après avoir été Premier ministre en 1999), vise un nouveau mandat de six ans au Kremlin, une formalité tant l’opposition a été laminée ces dernières années avec une répression qui s’est accélérée depuis l’assaut de Moscou en Ukraine en février 2022.