FranceLa pollution de l’air en baisse en 2020, effet des confinements
Par contre, la pollution à l’ozone, influencée par les phénomènes météo, a enregistré une augmentation par rapport à 2019, notamment en raison de la canicule d’août 2020.
La pollution de l’air, fléau qui fait 40’000 morts par an en France, a baissé en 2020, notamment sous l’effet des confinements, mais certaines agglomérations ont connu des dépassements des niveaux autorisés par l’UE, selon un bilan publié jeudi.
«Le nombre d’agglomérations présentant des dépassements des seuils réglementaires de qualité de l’air est le plus faible jamais mesuré», pour les particules PM10 (diamètre inférieur ou égal à 10 microns) et/ou de dioxyde d’azote (NO2, notamment associé au trafic routier), selon ce «bilan de la qualité de l’air extérieur en France en 2020», basé sur les données des associations de surveillance locales (AASQA) et mis en ligne par le ministère de la Transition écologique. «Seulement deux agglomérations sont concernées pour le NO2, Lyon et Paris, et aucune pour les PM10» souligne le rapport. En 2019, neuf agglomérations avaient été concernées par des dépassements de NO2 et deux pour les PM10.
Dans un communiqué accompagnant cette publication, le ministère estime que ce résultat «confirme des progrès significatifs en termes de réduction des polluants atmosphériques sur la période 2000-2020». Le bilan relève que ces baisses tendancielles «ont été amplifiées» par les longues semaines de confinement face à la pandémie de Covid-19, qui ont fortement réduit la circulation routière et la production industrielle, deux sources importantes de ces pollutions. Par contre, la pollution à l’ozone, influencée par les phénomènes météo, a enregistré une augmentation par rapport à 2019, notamment en raison de la canicule d’août 2020. Au total, 54 agglomérations ont ainsi connu des dépassements des seuils en 2020, contre 49 en 2019.
Dépassements fréquents dans l’UE
La France a régulièrement dépassé les seuils de pollution de l’air fixés au niveau européen et a été condamnée pour cela par la justice administrative à la demande d’ONG. En août dernier, l’État a été condamné à payer 10 millions d’euros pour ne pas avoir renforcé suffisamment son dispositif pour remplir ses obligations. Le gouvernement estime que l’extension des Zones à faibles émissions (ZFE) prévue dans la récente loi Climat et résilience doit notamment permettre de lutter contre ce problème.
L’Agence européenne pour l’environnement (AEE) a averti en septembre dans son bilan préliminaire 2020 que «les dépassements des normes sont encore fréquents dans l’UE», avec des seuils annuels franchis dans 24 pays européens, dont 19 membres de l’UE, pour l’ozone, dans 22 pays, dont 18 de l’UE, pour le NO2 et 21 pays, dont 16 de l’UE, pour les PM10.