Afrique de l’Ouest - Après neuf ans d’intervention militaire, la France se retire du Mali

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Afrique de l’OuestAprès neuf ans d’intervention militaire, la France se retire du Mali

La fermeture des dernières bases françaises prendra 4 à 6 mois, a annoncé jeudi Emmanuel Macron. Néanmoins, le président «récuse complètement» l’idée d’un échec.

Malgré leur retrait militaire du Mali, Paris et ses partenaires souhaitent toutefois «rester engagés dans la région» sahélienne pour contenir la menace jihadiste.

Malgré leur retrait militaire du Mali, Paris et ses partenaires souhaitent toutefois «rester engagés dans la région» sahélienne pour contenir la menace jihadiste.

AFP

Poussés dehors par les «obstructions» de la junte au pouvoir à Bamako, la France et ses partenaires européens ont officialisé jeudi leur retrait militaire du Mali au terme de neuf ans de lutte antijihadiste menée par Paris, tout en affirmant vouloir rester engagés auprès des pays sahéliens et du golfe de Guinée.

«En raison des multiples obstructions des autorités de transition maliennes, le Canada et les états européens opérant aux côtés de l’opération (française) Barkhane et au sein de la task force Takuba estiment que les conditions ne sont plus réunies pour poursuivre efficacement leur engagement militaire actuel (…) au Mali et ont donc décidé d’entamer le retrait coordonné du territoire malien de leurs moyens militaires respectifs dédiés à ces opérations», soulignent-ils dans une déclaration conjointe.

«Nous ne pouvons pas rester engagés militairement aux côtés d’autorités de fait dont nous ne partageons ni la stratégie ni les objectifs cachés», et qui ont recours à «des mercenaires de la société (russe) Wagner» aux «ambitions prédatrices», a fait valoir le président français Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse aux côtés des présidents sénégalais, ghanéen et du Conseil européen. Les autorités maliennes continuent de nier la présence de ces mercenaires sur leur territoire.

Paris et ses partenaires souhaitent toutefois «rester engagés dans la région» sahélienne et «étendre leur soutien aux pays voisins du golfe de Guinée et d’Afrique de l’Ouest» pour contenir la menace jihadiste. Le Sahel et le golfe de Guinée sont des «priorités de la stratégie d’expansion» des organisations jihadistes Al-Qaïda et État islamique, a souligné Emmanuel Macron.

La France est militairement présente depuis 2013 au Mali, proie des groupes jihadistes qui sévissent aussi dans d’autres États sahéliens. Paris est intervenu pour enrayer la progression des groupes islamistes radicaux menaçant Bamako et a ensuite mis sur pied une vaste opération régionale, Barkhane, déployant des milliers de soldats pour lutter contre les franchises locales d’Al-Qaïda et du groupe État islamique.

Mais malgré des victoires tactiques, le terrain n’a jamais été véritablement repris par l’État malien et ses forces armées. Facteur aggravant, le gouvernement malien a été renversé lors d’un double coup d’État en 2020 et en 2021, aboutissant à l’arrivée au pouvoir d’une junte qui surfe sur un sentiment antifrançais croissant dans la région.

Le chef de l’État «récuse complètement» l’idée d’un échec français au Mali, a-t-il réagi jeudi. «Que se serait-il passé en 2013 si la France n’avait pas fait le choix d’intervenir? Vous auriez à coup sûr un effondrement de l’État malien», a-t-il fait valoir, en ajoutant qu’«ensuite nos militaires ont obtenu de nombreux succès», dont l’élimination de l’émir d’Al Qaïda au Maghreb islamique en juin 2020.

Concrètement, la fermeture des dernières bases françaises au Mali prendra de «4 à 6 mois» a détaillé Emmanuel Macron. Quelque 25’000 hommes sont actuellement déployés au Sahel, dont environ 4300 Français (2400 au Mali dans le cadre de Barkhane), selon l’Élysée. 

(AFP)

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