Cyclisme - Alexandre Balmer doit apprendre à gérer sa propre pression

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CyclismeAlexandre Balmer doit apprendre à gérer sa propre pression

Le Chaux-de-Fonnier de 21 ans est à un carrefour de sa carrière. Mais avant de viser les JO 2024 à Paris en VTT, il peut «sauver» une saison jusqu’ici compliquée.

Robin Carrel Bruges
par
Robin Carrel Bruges
Le Suisse lors de la manche de Coupe du monde d’Albstadt.

Le Suisse lors de la manche de Coupe du monde d’Albstadt.

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Forcément, quand on a été champion de Suisse cadets (2016), champion de Suisse du contre-la-montre chez les juniors (2017), double champion de Suisse du chrono et de la course en ligne chez les juniors (2018), champion de Suisse du contre-la-montre chez les espoirs (2020), champion du monde de VTT en relais mixte et chez les juniors (2018), et champion d'Europe juniors de la spécialité (2018), ça attire les regards. Mais depuis, rien ou presque ne se passe comme prévu.

Le Chaux-de-Fonnier de 21 ans, sur lequel les fans romands de la petite reine fondaient de grands espoirs, semble poursuivi par la malchance et son exercice 2021 a l'air pour l'instant bon à jeter. Il a également décidé de quitter son équipe actuelle, la réserve de la formation Groupama-FDJ, pour tenter de conjurer le sort et se concentrer sur le VTT. Mais il y a encore une semaine de course à assurer avec le maillot national, qui pourrait diamétralement changer le visage de cette saison.

«J'avais de bonnes jambes cette année, j'ai eu deux-trois bons résultats. Mais franchement... Il n'y a pas que de la poisse là-dedans. Je me mettais trop pression, avec mon encadrement et je suis déçu, commence le Neuchâtelois. Les résultats ne sont pas au niveau de ma condition physique. Peut-être qu'il y aura moyen de rattraper ça ici, on ne sait jamais. Le parcours du chrono n'est pas forcément fait pour moi... Mais il reste cette fin de saison montrer ce dont mes jambes sont capables.»

Pour ce faire, le grand Neuchâtelois (1m92) doit enfin juguler la pression. Elle n'est pas mise de l'extérieur, bien au contraire. Le jeune homme a tendance à se la mettre tout seul: «Je me la mets à moi-même. Avec moi, c'est toujours les extrêmes. Je ne connais pas le juste milieu... Que ce soit dans la nourriture... Dans tout! Le problème, c'est que je veux toujours faire trop bien. C'est la même chose avec les filles! Je me dit «pas de copine, ça va me déconcentrer». Mais en fait, déconnecter du vélo, ça me ferait juste du bien, parce que je resterais professionnel, mais je serai encore plus motivé sur le vélo.»

Il misait gros sur les Mondiaux de VTT, quand patatras. Juste avant son entrée en lice, il se blesse au poignet et n’a pas pu aborder son grand objectif en 2021 à 100%. «C'est frustrant, démarre-t-il. Ce qui fait mal, c'est surtout de savoir ce dont on est capable de faire et d'avoir de bonnes excuses. Si j'avais pu montrer mon maximum et finir 10e, 20e, pas de soucis. Mais j'ai connu des chutes, j'ai été blessé quand je suis arrivé en forme, le poignet avant les Mondiaux de VTT... Mais mentalement, je ne me suis pas mis dans les bonnes conditions. Je n'étais pas assez concentré sur ce que je faisais et je me suis un peu dispersé.»

Ce qui est bien avec Alexandre Balmer, c'est qu'il est cash, lucide. Peut-être même un peu trop, des fois. Il dit ce qu'il pense, toujours: «Après les Championnats du monde de mountain bike, je me suis remis en question. Car ce qui est important, c'est de gagner des courses. Dans le vélo, on ne se rappelle que des vainqueurs. Alors que puis-je faire pour être plus performant? Clairement, il y aura des changements en vue de la saison prochaine.»

Sa profonde remise en question personnelle va passer par un retour à ses amours dans les sous-bois. «Je vais me reconcentrer sur le VTT, notamment les Mondiaux et les Européens, jusqu'aux Jeux olympiques de Paris en 2024, indique-t-il, sûr de lui. Je ne vais pas totalement délaisser la route, parce que j'adore ça et que c'est une bonne préparation aussi. J'ai énormément appris ces deux dernières saisons, en passant professionnel. Notamment d'écouter mon corps. Il faut que j'aille sur une course et que je me focalise dessus, pour essayer de les gagner.» Il faudra aussi écouter sa tête, surtout quand elle est bien pleine.

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