Affaire Fourniret: Monique Olivier: «Je suis contente que vous soyez encore là»

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Affaire FourniretMonique Olivier: «Je suis contente que vous soyez encore là»

À son procès, l’ex-femme de Michel Fourniret s’est dite heureuse que l’une des victimes potentielles du tueur en série, une prof de piano, ait refusé de donner des cours au fils du couple.

Lundi, une prof de piano a raconté à la barre avoir rencontré les Fourniret en 1998, mais n’avoir pas donné suite après le rendez-vous. «Heureusement pour vous», a commencé Monique Olivier après le témoignage de la jeune femme.

Lundi, une prof de piano a raconté à la barre avoir rencontré les Fourniret en 1998, mais n’avoir pas donné suite après le rendez-vous. «Heureusement pour vous», a commencé Monique Olivier après le témoignage de la jeune femme.

AFP

«Vous l’avez sûrement échappé belle, Madame», a conclu le président de la Cour d’assises des Hauts-de-Seine. Emi, professeure de piano japonaise, venait de raconter comment, en 1998, elle avait refusé de donner des cours de piano au fils de Monique Olivier et du violeur et tueur en série Michel Fourniret.

Aujourd’hui résidente à Bruxelles, elle est venue à Nanterre témoigner au procès de l’ex-épouse de Michel Fourniret, Monique Olivier, jugée depuis le 28 novembre pour complicité dans les enlèvements et meurtres de deux jeunes femmes, Marie-Angèle Domèce et Joanna Parrish, et d’une enfant, Estelle Mouzin.

C’est en 1998 en Belgique, raconte Emi, que le couple la contacte pour qu’elle vienne donner des cours de musique à Selim, 9 ans. La jeune femme de 23 ans est alors installée à Liège depuis à peine un an; eux vivent à Sart-Custinne, à une heure trente de route. L’université où elle prend des cours de français leur a donné ses coordonnées. Après un premier contact téléphonique, elle rencontre les Fourniret sur le parking devant son studio: un premier – et dernier rendez-vous – où elle se sent vite «mal à l’aise».

Un couple «gentil et poli»

Elle se demande pourquoi ce couple, pourtant «gentil et poli», ne parle pas d’argent, est venue la chercher jusqu’à Liège alors que le conservatoire de Namur est bien plus près, et qu’elle parle mal français. Ils demandent aussi juste un cours ponctuel de piano à plus de 100 km de chez elle, ce qui ne lui paraît «pas sérieux», souligne-t-elle. Et puis cet enfant de neuf ans a l’air «absent»: «Il était là comme un objet.»

Lors de ce rendez-vous, Monique Olivier parle plus que son mari, souligne la jeune femme, que Selim viendra embrasser «spontanément» sur la joue à la fin du rendez-vous. Emi ne donne pas suite, refuse de venir chez eux. Après une relance par téléphone quelques mois plus tard et un nouveau refus d’Emi, ils ne la rappelleront pas.

Elle les reconnaît en les voyant menottés à la télévision

Elle reconnaîtra le couple quelques années plus tard, en les voyant «menottés à la télévision». En juin 2003, Michel Fourniret a été arrêté en Belgique pour l’enlèvement raté d’une adolescente. Monique Olivier livre aux enquêteurs une première liste de meurtres en 2004, après des dizaines d’interrogatoires.

«Je me suis posé beaucoup de questions, pourquoi moi j’ai réussi à m’échapper et pas d’autres personnes», témoigne Emi, qui était «bouleversée» quand elle a identifié le couple à la télévision et s’est rendue à la police pour évoquer cet unique rendez-vous.

«Vous l’avez sûrement échappé belle, Madame», lui glisse le président Didier Safar. Interrogée sur cet épisode, Monique Olivier se dit «désolée»: «Je suis contente que vous soyez encore là, que vous ayez refusé, heureusement pour vous», dit l’accusée de 75 ans.

(AFP)

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