Lassitude du personnelGrosse mobilisation pour sauver les soins infirmiers
Une année après l’acceptation de l’initiative pour les soins infirmiers, la situation est toujours aussi difficile dans la branche, où 300 personnes quittent le métier tous les mois. Les Syndicats demandent des mesures.
- par
- Eric Felley
Une année après l’acceptation par le peuple de l’initiative pour les soins infirmiers par 61% des voix, la situation n’a guère évolué dans cette branche soumise à une forte pression. «Malgré l’acceptation de l’initiative sur les soins, constate le syndicat Unia, plus de 300 soignantes et soignants abandonnent actuellement la profession chaque mois. Dans ces conditions, des soins appropriés ne peuvent pas être garantis. Les politiques doivent faire cesser cet exode dans les soins, maintenant!»
Cinq recommandations
Le syndicat appelle à une grande manifestation à Berne le samedi 26 novembre prochain sous le slogan: «Stoppons l’exode dans les soins». À cette occasion, il fait valoir cinq recommandations: revalorisation salariale, augmentation des allocations pour temps de travail, semaine de vacances supplémentaire, rémunération du temps de travail effectif et allocations pour l’accueil extra-familial des enfants.
Premier projet à la session d’hiver
Le projet du Conseil fédéral, constituant la première étape de la mise en œuvre de l’initiative populaire, sera débattu le lundi 28 novembre, lors de la première journée de la session d’hiver aux Chambres fédérales. Ce projet concerne plus spécifiquement la formation dans le domaine des soins et l’engagement financier de la Confédération et des cantons. La première engagerait un montant de 502 millions de francs sur huit ans.
«Situation très tendue sur le terrain»
La Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du National a décidé à l’unanimité le 21 octobre dernier de soutenir ce projet. À cette occasion, la présidente de l’Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI), Sophie Ley, avait rappelé l’urgence d’agir: «Les professionnels s’impatientent, car ils ne constatent aucune amélioration de la situation sur le terrain qui est très tendue. Les cantons doivent immédiatement mettre en place les bases légales nécessaires à la mise en œuvre rapide de l’offensive de formation».
Des lits fermés à cause du manque de personnel
La présidente constate à regret: «Aujourd’hui déjà, des institutions doivent fermer des lits et des services entiers en raison du manque de personnel. Les soignants aiment leur métier, ils doivent pouvoir constater que les décideurs mettent tout en œuvre pour améliorer leur situation».