Corée du NordKim Jong Un observe des images satellites de «régions ciblées» au sud
Pyongyang a réussi à placer en orbite un satellite militaire espion au début de la semaine.
Le dirigeant de Corée du Nord Kim Jong Un a examiné des images prises par le premier satellite nord-coréen de «régions ciblées» en Corée du Sud, notamment sa capitale et de villes abritant des bases militaires américaines, a annoncé samedi l’agence d’État KCNA.
Pyongyang a réussi à placer en orbite un satellite militaire espion au début de la semaine, mais Séoul a estimé qu’il était trop tôt pour affirmer, comme le prétend Pyongyang, que le satellite fonctionne. Selon les experts, la mise en orbite d’un satellite espion opérationnel optimiserait la quête de renseignements nord-coréenne, en particulier sur son rival du Sud, en ayant accès à des données cruciales dans la perspective d’un conflit militaire. Quelques heures après la mise en orbite mardi, Pyongyang avait affirmé que Kim avait observé des images de bases militaires américaines à Guam prises par son satellite espion, baptisé «Malligyong-1».
Des images de Séoul
Les nouvelles images que Kim a examinées ont été prises entre «10 h 15 et 10 h 27» (03 h 15 et 03 h 27 GMT) vendredi matin sur la péninsule coréenne, en particulier Séoul, Pyeongtaek, Osan, Mokpo et Gunsan, au Sud, où se trouvent des bases militaires sud-coréennes et américaines, a rapporté l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA. Pyeongtaek, à environ 60 kilomètres de Séoul, abrite Camp Humphreys, la plus grande installation militaire américaine à l’étranger au monde. S’y trouve également la base aérienne d’Osan, où se situent le commandement des opérations de l’armée de l’air de Séoul et une base de l’US Air Force.
Les images prises vendredi incluent également certaines zones du Nord, selon KCNA. La mise en orbite du satellite nord-coréen a entraîné la suspension, partielle par le Sud et totale par le Nord, d’un accord militaire conclu, il y a cinq ans, pour apaiser les tensions bilatérales. Vendredi, les plus hauts diplomates de Corée du Sud, du Japon et des États-Unis ont «fermement condamné le lancement pour son effet déstabilisateur sur la région», a déclaré le Département d’État américain dans un communiqué.
Pyongyang «a eu recours à la technologie des missiles balistiques en violation de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies», a-t-il ajouté. Après deux tentatives infructueuses, Pyongyang a reçu l’aide de Moscou pour réussir à mettre en orbite son satellite, selon le renseignement de Séoul. L’Administration nationale des technologies aérospatiales de Corée du Nord doit samedi matin effectuer un «réglage supplémentaire» de son satellite, a indiqué KCNA.