Colombie23 dissidents des ex-FARC abattus lors d’une opération militaire
Deux anciens chefs des FARC ont été notamment tués lors d’une opération de l’armée colombienne jeudi, près de la frontière avec la Venezuela.
Au moins 23 dissidents de l’ancienne guérilla des FARC ont été abattus lors d’opérations de l’armée colombienne à la frontière avec le Venezuela, a annoncé jeudi le ministère de la Défense.
Les 23 combattants sont «morts lors d’opérations» militaires menées dans la localité de Puerto Rondon, dans le département de l’Arauca (nord-ouest), frontalier avec le Venezuela, a indiqué à l’AFP une source au sein du ministère.
Parmi les tués figure un ancien chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) connu sous le nom d’«Arturo». Cinq autres dissidents ont été blessés pendant l’offensive militaire, selon la même source. «Cette opération démantèle fortement cette structure de dissidents des FARC», s’est félicité le ministre de la Défense, Diego Molano, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Épicentre de la violence
Après avoir «trahi» l’accord de paix signé en 2016 entre les FARC et le gouvernement, Arturo «s’est réfugié au Venezuela et a cherché, à partir de là, à réactiver ces groupes dissidents pour poursuivre ses méfaits», a poursuivi le ministre.
Son groupe armé «menait, de ce côté-ci de la frontière, des assassinats ciblés touchant des citoyens et même un attentat à la bombe qui a touché la localité de Saravena», a ajouté Diego Molano, sans donner de détails sur l’opération militaire. Un autre chef rebelle, connu sous le nom d’«Ernesto» est également mort dans l’opération.
L’Arauca est aujourd’hui l’un des principaux épicentres de la violence en Colombie. Selon les autorités colombiennes, les dissidents des ex-FARC et l’Armée nationale de libération (ELN), dernière guérilla active en Colombie, ont leur base arrière au Venezuela, où ils reçoivent appui et soutien. Caracas dément ces accusations.
Sanglante rivalité
L’Arauca est par ailleurs depuis début janvier le théâtre d’une sanglante rivalité entre ces groupes armés pour le contrôle du territoire qui sert de corridor au narcotrafic. Au moins 86 personnes ont été tuées dans le département, selon le Défenseur du peuple. Près de 7000 hommes sont actuellement déployés dans le département.
Sans commandement unifié, les groupes de dissidents des ex-FARC comptent environ 5200 combattants répartis dans plusieurs régions du pays, selon l’ONG Indepaz. Ils se financent principalement par les revenus du trafic de drogue et l’exploitation minière illégale. Selon Indepaz, 85% des effectifs sont des nouvelles recrues qui n’ont jamais appartenu à l’ancienne guérilla.