Gabon: Le général Brice Oligui Nguema nommé «président de la transition»

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GabonLe général Brice Oligui Nguema nommé «président de la transition»

Mercredi, les putschistes ont choisi un général pour succéder au président Ali Bongo.

Au centre, le général Brice Oligui Nguema.

Au centre, le général Brice Oligui Nguema.

AFP

Le commandant en chef de la Garde républicaine, l’unité d’élite de l’armée du Gabon, le général Brice Oligui Nguema, a été nommé «président de la transition» par les militaires putschistes dans un communiqué lu à l’antenne de la télévision Gabon 24.

«Le général Oligui Nguema Brice a été désigné à l’unanimité président du Comité pour la transition et la restauration des institutions, président de la transition», a déclaré un officier en présence de dizaines d’officiers supérieurs et généraux, qui représentent tous les corps de l’armée gabonaise, selon le communiqué. La durée de la transition des militaires au pouvoir n’a pas été précisée. Il va ainsi succéder à Ali Bongo après un coup d’État militaire.

Couvre-feu maintenu

Les militaires putschistes ont annoncé qu’ils maintenaient «jusqu’à nouvel ordre» le couvre-feu instauré il y a quatre jours par le pouvoir du président déchu Ali Bongo Ondimba, «pour préserver le calme», dans un communiqué télévisé.

«Dès demain (jeudi), les Gabonais pourront de nouveau librement vaquer à leurs occupations entre 6 et 18 heures. La restriction de circulation reste en vigueur de 18 à 6 heures du matin jusqu’à nouvel ordre», a déclaré un officier supérieur. Le couvre-feu, auparavant de 19 à 6 heures, est donc allongé d’une heure.

«Manque d’objectivité»

Les putschistes qui ont renversé Ali Bongo Ondimba, au pouvoir depuis quatorze ans, ont annoncé, mercredi, le rétablissement de la diffusion des médias francophones internationaux, qui avaient été suspendus samedi soir, jour de l’élection présidentielle, ont annoncé les militaires dans un communiqué lu à la télévision nationale

Cette «interdiction provisoire de diffusion» visait exclusivement des médias francophones: France 24, RFI et TV5 Monde, auxquels il était «reproché un manque d’objectivité et d’équilibre». Le général Oligui Nguema «ordonne la reconnexion de la fibre optique et le rétablissement des chaînes radios télévisées internationales», a annoncé un officier supérieur.

Carrure athlétique

«Oligui président!» scandaient les centaines de militaires après que des officiers putschistes ont annoncé, mercredi, avoir mis «fin au régime» du président Ali Bongo Ondimba. Cet homme de 48 ans à la carrure athlétique et au crâne chauve, qu’on dit aussi discret que secret, n’est pas apparu dans les trois premiers communiqués, qu’il a laissés lire par des colonels et des lieutenants-colonels à l’antenne de la télévision d’État. Y compris celui qui l’intronise «président de la transition», à la tête du «Comité pour la transition et la restauration des institutions» (CTRI).

Cette scène de liesse au beau milieu des redoutables bérets verts donne à voir la popularité de ce militaire chevronné, qui a vite gagné ses galons en tant qu’aide de camp de l’ancien président du Gabon, Omar Bongo Ondimba, père d’Ali Bongo, qui avait dirigé le pays pendant près de quarante et un ans, jusqu’en 2009. Ce chef respecté et charismatique de la Garde républicaine (GR), selon ses proches, était à la tête de la plus puissante unité de l’armée depuis 2019.

Londres et Washington réagissent

«Le Royaume-Uni condamne la prise de pouvoir militaire anticonstitutionnelle au Gabon et appelle à la restauration d’un gouvernement constitutionnel. Nous reconnaissons les inquiétudes soulevées par le récent processus électoral, y compris les restrictions à la liberté des médias», a déclaré mercredi le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué.

De leur côté, les États-Unis ont exhorté l’armée gabonaise à préserver le régime civil tout en exprimant leur inquiétude après la destitution du président sortant Ali Bongo Ondimba à la suite d’un scrutin contesté. «Nous exhortons les responsables à libérer les membres du gouvernement et leurs familles, à assurer leur sécurité et à préserver le régime civil», a déclaré le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, dans un communiqué.

(AFP)

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