Électricité, CO2, territoire…L’UDC pointe les immigrés du doigt, Berne dit qu’elle se trompe de cible
Le parti estime que les nombreuses arrivées d’étrangers mettent en péril les objectifs climatiques et la sécurité électrique. Le Conseil fédéral conteste.
![Yannick Weber](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/26/cce4ce02-1ac9-44a9-beaf-fb93db0cab79.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C1656%2C1656&fp-x=0.5036231884057971&fp-y=0.3961352657004831&crop=focalpoint&s=e8c5f788fe6ca53ac79b6eecad94a01b)
![Plus de monde ne signifie pas davantage d’émissions de gaz à effet de serre, rétorque la Confédération. Plus de monde ne signifie pas davantage d’émissions de gaz à effet de serre, rétorque la Confédération.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/bb5fc407-b041-481e-a28b-c02d49a11ae1.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1366&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=203957831a57e31f8c3174868b7b0caa)
Plus de monde ne signifie pas davantage d’émissions de gaz à effet de serre, rétorque la Confédération.
20min/Marco ZanggerImmigrés, requérants d’asile, Ukrainiens… l’UDC est inquiète. Et cette fois, pas à cause de l’un de ses thèmes phares qu’est la criminalité. Non, le parti se soucie des objectifs climatiques de la Suisse et de son approvisionnement électrique. «L’immigration non contrôlée ne fait qu’aggraver la crise de l’électricité», disait le parti dans un communiqué en lançant sa campagne pour les élections fédérales.
Le conseiller national Michael Buffat (UDC/VD) a relayé la thématique au Parlement avec une interpellation dans laquelle il pose plein de questions au gouvernement. Les 220’000 personnes qui seront arrivées en Suisse, combien émettent-elles? Combien de gaz et d’électricité consomment-elles? Quels impacts sur la réduction des émissions de CO2?
Les étrangers prennent moins de place
Le Conseil fédéral vient de lui répondre et balaie tous les sous-entendus de l’élu UDC. Tout d’abord, il rappelle que ces dernières années, les émissions diminuent alors que la population augmente. Elles dépendent de plein de facteurs. «Il n’est donc pas pertinent d’extrapoler la quantité d’émission sur la seule base de l’évolution démographique», assène-t-il, en réponse à la question des quantités d’émissions de CO2 qu’émettent ces 220’000 arrivants, qui sont impossibles à estimer.
L’élu s’inquiète aussi pour le territoire. Toujours plus de monde, c’est toujours moins d’espace par personne. Or là aussi, raté, lui répond le Conseil fédéral. Si le territoire est de plus en plus construit, ce n’est pas tout à fait la faute des étrangers, statistiques à l’appui. «En 2021, la surface habitable moyenne d’un ménage suisse était de 52,2 m², tandis que celle d’un ménage de nationalité étrangère était de 37,6 m²», informe-t-il.
Les requérants d’asile aussi
Le gouvernement ajoute qu’il faut aussi voir qui sont les nouveaux arrivés en Suisse. Les requérants d’asile? «On peut supposer que les émissions par habitant de cette partie de la population sont nettement inférieures à la moyenne nationale. Il en va de même pour la consommation d’électricité et de gaz, ainsi que pour les besoins en surface», dit-il.
Les Ukrainiens? «Ces personnes devraient utiliser beaucoup moins de surface, car elles ne logent souvent pas dans leur propre appartement, mais sont placées dans des appartements occupés par des personnes établies en Suisse ou dans des logements collectifs», est-il écrit dans la réponse.
Quant aux objectifs de réductions des émissions de CO2, les scénarios établis pour 2030 tiennent déjà compte de la croissance de la population telle qu’estimée par les projections de l’Office fédéral de la statistique.