Résultats trimestrielsEn pleine course à l’IA, Microsoft et Google s’en sortent mieux que prévu
Google et Microsoft ont annoncé mardi des performances financières supérieures aux attentes du marché au deuxième trimestre 2023.
Google et Microsoft, lancés dans une course à l’intelligence artificielle aux enjeux majeurs, ont réalisé des performances financières supérieures aux attentes du marché au deuxième trimestre 2023, malgré un contexte économique défavorable et des investissements internes conséquents.
Alphabet (Google) a ravi le marché mardi avec 74,6 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 18,4 milliards de bénéfice net. Son action prenait plus de 7% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York. Les ventes d’espaces publicitaires sur YouTube ont faiblement progressé sur un an, à 7,7 milliards de dollars.
Le numéro un mondial de la publicité numérique subit de nombreux vents contraires, de l’inflation aux forts taux d’intérêt et à la concurrence de TikTok, qui pèsent sur les budgets des annonceurs. Et ses recettes dans le cloud (informatique à distance) sont aussi ressorties au-dessus des prévisions du marché.
Google Cloud a réalisé 8 milliards de dollars de revenus, soit une progression de 27% sur un an. Avec un bénéfice opérationnel proche de 400 millions de dollars, la filiale transforme l’essai après avoir réalisé son premier profit au premier trimestre.
«Révolution de l’IA»
Le cloud a aussi porté Microsoft, numéro 2 mondial du secteur. L’activité, qui s’appuie beaucoup sur l’intelligence artificielle (IA) et pèse désormais plus de la moitié du chiffre d’affaires de l’entreprise, a connu une croissance de 21% sur un an. Cependant, ce taux de progression est légèrement inférieur à celui du trimestre précédent, qui atteignait 22%.
Le titre Microsoft, qui s’est apprécié de près de moitié depuis le début de l’année (+47%), reculait de 0,99% mardi. Les analystes ont avant tout les yeux rivés sur la course effrénée à l’intelligence artificielle (IA), même s’il va falloir plusieurs trimestres avant que les nouveaux produits en cours de déploiement n’aient un impact sur les résultats des grandes entreprises.
La sortie en novembre de l’interface ChatGPT – conçue par la startup californienne OpenAI, principalement financée par Microsoft – a lancé une course ultra rapide à l’IA générative, entre enthousiasme exubérant et inquiétudes apocalyptiques. Google et Microsoft ont ainsi ajouté à leurs logiciels de bureautique et de communication, pour les professionnels ou le grand public, des outils capables de produire du texte et/ou des images sur simple requête en langage courant.
Milliards de dollars
La réponse de Google à ChatGPT, Bard, déjà disponible en anglais dans 180 pays dans le monde, pourra bientôt converser dans 40 langues et doit devenir multimédia. «C’est notre septième année en tant qu’entreprise spécialisée dans l’intelligence artificielle, et nous savons comment intégrer de l’IA à nos produits, de façon intuitive», a assuré Sundar Pichai, le patron du groupe californien, lors d’une conférence téléphonique aux analystes mardi.
Les enjeux sont tels que Sergey Brin, cofondateur de Google qui a passé la main il y a plusieurs années, est de retour dans les bureaux plusieurs fois par semaine, d’après le «Wall Street Journal». En juin, la directrice financière de Microsoft, Amy Hood, avait indiqué que la nouvelle génération d’IA contribuerait, à terme, à hauteur de 10 milliards de dollars par an aux revenus de l’entreprise.
L’IA pourrait représenter un marché de 800 milliards de dollars et les dépenses dans cette technologie pourraient accaparer entre 8 et 10% des budgets informatiques des entreprises en 2024, contre 1% cette année. Pour l’instant, l’ajout de fonctionnalités d’IA génératives à Bing, le moteur de recherche de Microsoft, n’a pas du tout détrôné Google, qui domine toujours le cœur d’internet avec plus de 92% de ce marché en juin, d’après Statscounter.