Jura bernoisLe frigo en libre accès était vide à Moutier
Un réfrigérateur collectif fait ses preuves depuis trois ans à Moutier: vendredi matin, il ne contenait aucune denrée…
- par
- Vincent Donzé
Un frigo en libre accès, c’est une idée qui fait son chemin sur la base d’un constat helvétique: un tiers des aliments sont jetés. Tandis qu’un réfrigérateur a été inauguré hier à Taüffelen, près de Bienne, celui de Moutier a fait ses preuves. Vendredi avant midi, il était vide: n’a-t-il pas été alimenté ou a-t-il été aussitôt vidé?
Un frigo permet de sauver 1600 kilos de denrées par an. Ce gaspillage alimentaire est attribué à 30% aux ménages: par personne, ce sont 252 grammes d’aliments qui vont à la poubelle ou au compost. Ce constat a débouché sur les frigos urbains appelés «Madame Frigo», un concept né à Berne en 2014 par la volonté de quatre étudiants soutenus quatre ans plus tard par un géant orange de la grande distribution. Il en existe désormais 128 dans tout le pays, dont à Lausanne, Reverole, Épalinges, Romont et Fribourg.
Un franc succès
Le réfrigérateur qui a remplacé une cabine téléphonique à côté de l’Hôtel-de-Ville de Moutier rencontre un franc succès, selon «Le Quotidien Jurassien»: aux particuliers se sont ajoutés des restaurateurs et des commerçants. L’électricité est fournie par la commune.
Il ne s’agit pas d’y placer des produits périmés, mais ceux qu’on ne pourra pas consommer dans les délais. «Tout le monde ici se connaît. Tout le monde sait d’où vient quoi», a expliqué au «QJ» Aude Jolidon, membre du comité d’InTerreAction.
Après la date
Les plats cuisinés sont interdits, de même que la viande et l’alcool. La gérante contrôle et nettoie le frigo collectif de Moutier trois fois par semaine. Ce qui peut être consommé sans risque après la date de péremption est maintenu dans le réfrigérateur, comme certaines boîtes de conserve.
Dans «Le Quotidien Jurassien», Aude Jolidon relève que «quand le frigo se vide d’un coup, on se doute bien que ce ne sont pas dix personnes qui sont passées…». Mais du moment que la nourriture est consommée, c’est ce qui compte.