Les skieurs romands sont de retour en descente

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Ski alpinLes Romands sont de retour en descente

Yannick Chabloz (22 ans) devrait disputer sa première Coupe du monde samedi à Lake Louise (20h15). Première en descente aussi pour Justin Murisier. Il n’y avait plus eu de Romand dans la discipline depuis Didier Défago en 2015.

Sylvain Bolt
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Sylvain Bolt
Yannick Chabloz va découvrir la Coupe du monde vendredi soir à Lake Louise (Canada).

Yannick Chabloz va découvrir la Coupe du monde vendredi soir à Lake Louise (Canada).

Sven Thomann/Blick/freshfocus

Ce n’était plus arrivé depuis le 18 mars 2015: Didier Défago se classait alors 2e de la descente de Méribel (France). Depuis? Plus aucune trace d’un descendeur romand sur une piste de Coupe du monde. Samedi soir à Lake Louise (20h15), si la météo se montre plus clémente que vendredi, ce sont deux Romands qui devraient enfiler un dossard: le Vaudois qui a grandi à Nidwald Yannick Chabloz et le Valaisan Justin Murisier.

«Enfin!» s’exclame Patrice Morisod, l’ancien coach de Cuche et de Défago. C’est génial et c’est une très grande motivation pour tous les jeunes prometteurs en Coupe d’Europe. Mais aussi pour les nombreux descendeurs en NLZ (centres régionaux).»

Ce sera donc inédit de voir Justin Murisier dévaler une descente en Coupe du monde. Le Bagnard n’a pourtant pas été le plus en vue lors des deux entraînements en vue de la rentrée des épreuves de vitesse. Mais le géantiste avait réalisé une petite sensation en terminant 5e l’hiver passé à Saalbach, pour son… 5e départ de Coupe du monde en Super-G.

Et c’est en revanche une grande première sur le cirque blanc pour Yannick Chabloz (22 ans), qui est directement «importé» de la Coupe d’Europe. Le médaillé de bronze des Mondiaux juniors de descente 2020 avait débarqué au Canada avec deux de ses camarades romands issus de l’échelon inférieur. Les jeunes skieurs avaient été retenus parmi 11 athlètes et ont notamment profité des absences de Mauro Caviezel, Carlo Janka, Ralph Weber et Urs Kryenbühl pour faire le voyage vers le Canada.

Deux «rookies» recalés

Mais le Fribourgeois Alexis Monney, qui s’est entraîné plusieurs jours avec les cadors sur la neige canadienne, a préféré rentrer en Suisse préparer les épreuves de super-G de Coupe d’Europe à Zinal (29-30 novembre). Le skieur de 21 ans a du coup décidé d’optimiser ses chances de marquer de précieux points à l’échelon inférieur afin d’obtenir une place fixe en Coupe du monde. Le Fribourgeois a ainsi repris l’avion avant même de tenter sa chance lors des essais au Canada.

«Je suis même convaincu que Yannick Chabloz peut réussir ses premiers points en Coupe du monde»

Vitus Lüönd, entraîneur du groupe de vitesse de Coupe d’Europe à Swiss-Ski

Quant au Valaisan Arnaud Boisset, malgré un prometteur 28e rang lors du premier entraînement à Lake Louise, il n’a pas été retenu et a pris jeudi un vol retour pour la Suisse, avec également Zinal dans le viseur. Le Martignerain avait pourtant terminé 28e du premier galop d’essai - 59e lors de la 2e tentative - mais n’a pas eu la faveur de ses coaches.

Tout a en revanche souri à Yannick Chabloz. Grâce à sa 23e place lors du second entraînement mercredi (59e mardi), le skieur né à Aigle mais qui a grandi à Nidwald, va pouvoir fêter son premier départ en Coupe du monde dans l’Alberta. De quoi forcément ravir son coach de Coupe d’Europe, Vitus Lüönd, joint au Canada. «Yannick a très bien skié et a mérité sa place, souligne l’ancien descendeur. Je suis même convaincu qu’il peut réussir ses premiers points en Coupe du monde.»

Yannick Chabloz (à g.) ici en discussion avec Marco Odermatt.

Yannick Chabloz (à g.) ici en discussion avec Marco Odermatt.

Sven Thomann/Blick/freshfocus

Le coach, qui s’occupe du groupe de vitesse de Coupe d’Europe regroupant les trois espoirs romands, a encadré ses poulains à Lake Louise. «Pour nous, c’est une excellente nouvelle que des Romands reviennent en vitesse. La dynamique dans le team est différente et c’est intéressant d’avoir ce mélange entre suisses-allemands et romands.»

Les conseils de «papy» Feuz

L’entraîneur schwytzois, huit top 30 en Coupe du monde de descente, a pris sa retraite en 2013. «Je n’arrive pas à expliquer cette longue absence romande. C’est peut-être lié à une histoire de dynamique dans certaines régions, avance-t-il. Il y a eu un petit trou après la période des Didier (Cuche et Défago). Mais il y a de nouveau deux ou trois jeunes Romands qui poussent dans la bonne direction et c’est très positif pour le ski suisse dans son ensemble.»

«Quand le meilleur descendeur du monde (Beat Feuz) te donne des conseils, c’est forcément bénéfique pour ton développement en tant que jeune»

Vitus Lüönd, coach de vitesse à Swiss-Ski

À Lake Louise, le «rookie» Yannick Chabloz a pu compter sur les précieux conseils du «papy» Beat Feuz. «Quand le meilleur descendeur du monde te donne des conseils, c’est forcément bénéfique pour ton développement en tant que jeune, résume Vitus Lüönd. Feuz a un très bon esprit d’équipe et il n’a pas hésité à partager son expérience pour passer certains passages clés à Lake Louise.»

De l’expérience, c’est ce que va tenter d’accumuler Yannick Chabloz pour sa première dans l’élite du ski mondial. «Les tracés de Coupe du monde sont beaucoup plus difficiles et leur longueur n’est pas non plus la même qu’à l’échelon inférieur. Une descente dure environ 1’15 en Coupe d’Europe contre 2’ et jusqu’à 2’30 à Wengen, détaille Vitus Lüönd. Du coup, l’expérience est primordiale. La préparation de la piste est un facteur qui diffère. Ici, en Coupe du monde, toutes le pistes sont optimales même quand il a neigé quelques jours plus tôt.»

Yannick Chabloz, ici à l’entraînement à Lake Louise, va vivre sa première expérience en Coupe du monde à 22 ans.

Yannick Chabloz, ici à l’entraînement à Lake Louise, va vivre sa première expérience en Coupe du monde à 22 ans.

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