FranceLe gouvernement sur le départ, cap sur le nouveau Premier ministre
Lors du dernier Conseil des ministres de son premier quinquennat, Emmanuel Macron en a profité pour remercier le Premier ministre, Jean Castex. Qui lui succédera? Réponse d’ici à vendredi.
Après les remerciements, le changement: Emmanuel Macron a salué, mercredi, «avec solennité et affection» le gouvernement de Jean Castex et ouvert la voie à la nomination d’un nouveau Premier ministre en fin de semaine, le mystère restant total sur son identité.
Sur le perron ensoleillé de l’Elysée, les ministres étaient tout sourire en quittant le Conseil des ministres, probablement le dernier pour un certain nombre d’entre eux, avant de se retrouver, jeudi soir, pour un dernier dîner en commun à Matignon. Qui reste dans le gouvernement? Qui en sort? À l’exception de ceux ayant annoncé leur départ, les ministres interrogés n’ont rien dit publiquement. «On ne sait pas», a reconnu l’un d’eux.
Au cours d’un Conseil des ministres relativement court – moins d’une heure et demie –, Emmanuel Macron «a remercié chacune et chacun pour le travail qui a été fait. Il a dit avec solennité et affection qu’il avait été très fier d’être autour de cette table avec Jean Castex et son gouvernement, ces deux dernières années», a rapporté le porte-parole Gabriel Attal. «Le président n’a pas fait de compliments personnels, sinon chacun aurait dit: ‹t’as vu, lui, il reste» dans la prochaine équipe», a fait remarquer, amusé, un ministre.
Une femme?
Avant d’annoncer ses choix, Emmanuel Macron devrait continuer à réfléchir et consulter, probablement jusqu’à vendredi, dernier jour officiel du premier quinquennat. Il a toutefois lâché, lundi, savoir qui serait son prochain Premier ministre, tout en refusant de dévoiler son nom.
Les supputations n’ont cessé de grossir depuis qu’il en a dressé le portrait-robot, en indiquant que l’hôte de Matignon devait avoir une fibre à la fois «sociale, environnementale et productive». De plus, nombreux parient sur la nomination d’une femme, qui serait la première à diriger un gouvernement depuis Édith Cresson, choisie par François Mitterrand en mai 1991.
Macron aime surprendre
Et chacun de soupeser les chances des ministres Barbara Pompili (Transition écologique), Élisabeth Borne (Travail) ou Agnès Pannier-Runacher (Industrie), tandis que circulent aussi les noms des anciennes ministres de gauche Audrey Azoulay, actuelle directrice-générale de l’Unesco, et Marisol Touraine, présente à la cérémonie d’investiture du second quinquennat samedi. À moins que le président «n’utilise ses réseaux hors politique, ceux du monde administrativo-économique», avance un sénateur.
Prudents, des responsables de la majorité rappellent qu’Emmanuel Macron aime surprendre, ce qu’il avait fait en nommant à Matignon Edouard Philippe, puis Jean Castex, deux élus sans aucune expérience gouvernementale. Les plus échaudés refusent de se risquer à tout pronostic, en mettant en avant le goût du secret du chef de l’État. «C’est l’omerta du château», résume un ministre, fataliste.