CaniculeL’Europe occidentale cernée par les feux de forêt
Une partie du continent continue d’étouffer samedi sous une vague de chaleur responsable d’incendies dévastateurs. Plusieurs records de température pourraient tomber.
![Le Portugal connaissait une relative accalmie, avec un seul incendie important encore actif samedi. Le Portugal connaissait une relative accalmie, avec un seul incendie important encore actif samedi.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/847e0b73-cce8-4027-a201-371d290f54f3.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1332&fp-x=0.5&fp-y=0.5&s=35556ec067954826eb6336ab8f2ddb9e)
Le Portugal connaissait une relative accalmie, avec un seul incendie important encore actif samedi.
AFPLes incendies continuent de faire rage dans le sud de la France et particulièrement en Gironde, où près de 9000 hectares de forêt sont partis en fumée depuis mardi. Sur la commune de la Teste-de-Buch (sud-ouest), les efforts déployés ont permis de ralentir la progression du feu. «Nous sommes toujours, et c’est une satisfaction, à 3150 hectares brûlés, mais le feu n’est toujours pas maîtrisé», a déclaré le sous-préfet d’Arcachon Ronan Léaustic.
Des reprises ont eu lieu ces dernières heures du côté des plages de la Lagune et du Petit-Nice au sud de la très touristique dune du Pilat. Ces feux, qui mobilisent un millier de pompiers, ont entraîné depuis mardi l’évacuation de 10’000 personnes.
Le Portugal connaissait une relative accalmie, avec un seul incendie important encore actif samedi, dans le nord du pays, entre les communes de Baião et Amarante. En milieu de journée, le feu y progressait au moins sur un front, à flanc d’une colline boisée de cette région vallonnée située en amont du fleuve Douro.
Selon un bilan de la protection civile portugaise, les incendies de la dernière semaine ont fait deux morts et une soixantaine de blessés. D’après ses estimations, ces feux ont ravagé, depuis le début de la canicule, entre 12’000 et 15’000 hectares de forêt et de broussailles.
En Espagne, des dizaines d’incendies faisaient toujours rage du nord au sud du pays. Dans la région d’Estrémadure, faisant frontière avec le Portugal, un foyer à «l’évolution défavorable», selon le gouvernement régional, a entraîné samedi matin la fermeture d’un tronçon de l’autoroute A5, reliant Madrid à la frontière portugaise. Dans le même temps, à l’extrême-sud en Andalousie, un feu près de Malaga a obligé à l’évacuation préventive de plus de 3000 personnes.
Jusqu’à 44 °C par endroits
L’Agence météorologique espagnole a maintenu pratiquement tout le pays sous différents niveaux d’alerte aux températures élevées samedi, avec des valeurs supérieures à 40 ºC dans de nombreuses régions et jusqu’à 44 ºC par endroits. Au Portugal, seule la région de l’Algarve au sud ne se trouvait pas en alerte à la chaleur. Dans le reste du pays, l’Institut météo prévoit samedi des températures pouvant atteindre les 42 °C par endroits.
En Grèce, les pompiers continuaient de combattre un foyer qui s’était déclaré vendredi matin, provoquant l’évacuation préventive de sept villages dans une zone rurale de la préfecture de Rethymno, sur l’île de Crête.
«Risque pour la vie»
Plus au nord de l’Europe, au Royaume-Uni, un comité de crise composé de ministres du gouvernement britannique devait se réunir samedi après que l’agence météorologique nationale a émis la toute première alerte «rouge» pour chaleur extrême, mettant en garde contre un «risque pour la vie». Le Met Office a déclaré que dans le sud de l’Angleterre, les températures pourraient dépasser les 40 °C pour la première fois lundi ou mardi, pouvant ainsi battre le record de 38,7 °C datant de 2019.
Le maire de Londres, Sadiq Khan, a conseillé aux Londoniens de n’utiliser les transports publics ces jours-là qu’en cas de «nécessité absolue». Les compagnies ferroviaires ont également invité les passagers à éviter de voyager. Certaines écoles du sud de l’Angleterre ont annoncé aux parents qu’elles resteraient fermées pendant la canicule en début de semaine prochaine.
Cette vague de chaleur est la deuxième en à peine un mois en Europe. La multiplication de ces phénomènes est une conséquence directe du réchauffement climatique selon les scientifiques, les émissions de gaz à effet de serre augmentant à la fois leur intensité, leur durée et leur fréquence.