Wendie Renard claque la porte des Bleues, d’autres la suivent

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La capitaine de l’équipe de France a choisi de «prendre du recul». Sa participation au prochain Mondial cet été est incertaine. Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto arrêtent aussi.

Wendie Renard (32 ans) compte 142 sélections avec l’équipe de France.

Wendie Renard (32 ans) compte 142 sélections avec l’équipe de France.

AFP

Coup de tonnerre sur l'équipe de France féminine: la capitaine emblématique Wendie Renard a annoncé vendredi «prendre du recul» par rapport aux Bleues, à cinq mois d'un Mondial en Océanie, auquel elle ne participera pas dans ces conditions jugées «loin des exigences du haut niveau».

Son annonce a été suivie, quelques heures plus tard, par celles des deux attaquantes du Paris SG, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto, qui ont aussi annoncé leur mise en retrait des Bleues.

Elles aussi appellent à des «changements nécessaires» dans le management de l’équipe de France féminine, dans des communiqués publiés sur les réseaux sociaux.

Message énigmatique

«J'aime la France plus que tout (...) mais je ne peux plus cautionner le système actuel bien loin des exigences requises par le plus haut niveau», a écrit sur les réseaux sociaux Wendie Renard, qui compte 142 sélections avec les Bleues.  À 32 ans, la Martiniquaise, défenseure à Lyon, porte un sérieux uppercut au management de l'équipe de France, qui atteint par ricochet sa sélectionneuse Corinne Diacre et la Fédération française de football, déjà engluée dans la gestion de l'avenir de son président Noël Le Graët.

Son message, énigmatique, ne nomme pas directement Corinne Diacre ni la FFF, mais le constat est inquiétant pour la patronne des Bleues et pour son employeur, privés de leur taulière défensive et d'un grand nom du foot féminin français. Renard détient, de loin, le plus beau palmarès de l'effectif rajeuni des Bleues sur la route du Mondial (du 20 juillet au 20 août) en Australie et en Nouvelle-Zélande.

«Mon visage peut masquer la douleur mais le cœur, lui, souffre... et je n'ai plus envie de souffrir»

Wendie Renard

«C'est un jour triste mais nécessaire pour préserver ma santé mentale. C'est avec le cœur lourd que je viens par ce message vous informer de ma décision de prendre du recul avec l'Équipe de France. Je ne ferai malheureusement pas cette Coupe du monde dans de telles conditions. Mon visage peut masquer la douleur mais le cœur, lui, souffre... et je n'ai plus envie de souffrir», a développé la joueuse sur Instagram et Twitter.

Soutien des coéquipières

L'annonce de Renard, qui survient trois jours seulement après la fin du dernier rassemblement des Bleues, a suscité les marques de respect de plusieurs internationales sur Instagram. L'ailière Delphine Cascarino a témoigné de son «respect» pour sa partenaire à Lyon. 

Le calendrier de ces annonces interpelle, à cinq mois d'une Coupe du monde où les Bleues espèrent décrocher leur premier titre international. Demi-finalistes malheureuses à l'Euro, l'été dernier, les Françaises ont vécu plusieurs mois mitigés depuis le début de saison, avec notamment deux défaites marquantes en octobre en Allemagne (2-1) et en Suède (3-0), deux concurrentes en vue du titre planétaire. 

Relation complexe avec Diacre

Emmenées par Renard, les Bleues ont timidement relevé la tête en remportant ces derniers jours le Tournoi de France, une épreuve amicale, contre des nations réputées plus faibles: le Danemark (1-0), l'Uruguay (5-1) et la Norvège (0-0). Mardi soir à Angers, Renard avait d'ailleurs soulevé ce trophée honorifique avec ses coéquipières, avant de s'éclipser sans s'arrêter en zone mixte pour répondre aux questions de la presse. 

Avec cette décision inattendue, Renard ouvre un nouveau chapitre dans sa relation complexe avec Diacre, qui lui avait retiré le brassard de capitaine à son arrivée en 2017, avant de le lui rendre en septembre 2021. Les performances mitigées des Bleues au dernier rassemblement ont-elles précipité le départ de Renard? Ces derniers jours, le discours de la capitaine tranchait avec celui de Diacre: quand la première épinglait le manque de «temps» pour se lancer dans l'expérimentation d'un nouveau système tactique, la seconde assumait, elle, une «revue d'effectif» et des «essais» multiples à quelques mois du Mondial.

«Climat très négatif»

Sollicitée par l'AFP, la Fédération française de football n'avait pas réagi, vendredi, à ce développement qui allonge la liste des perturbations extrasportives connues par les Bleues depuis le début de l'ère Diacre. Cela rappelle notamment l'interview lapidaire donnée à OL TV par l'ancienne gardienne titulaire Sarah Bouhaddi, qui fustigeait en 2020 le «climat très négatif» autour de Diacre, estimant qu'il était «impossible» de «gagner un titre avec cette sélectionneuse».

Diacre a par ailleurs écarté de longue date d'anciennes joueuses emblématiques et partenaires de Renard à Lyon, comme Eugénie Le Sommer et Amandine Henry.  Désormais, c'est le visage le plus connu des Bleues qui a claqué la porte.

La Fédération réagit

«La FFF tient à rappeler qu’aucune individualité n’est au-dessus de l’institution équipe de France», a réagi la Fédération française de football (FFF) vendredi après la mise en retrait de trois des cadres de la sélection féminine, à cinq mois du Mondial-2023.

«La FFF a pris connaissance des déclarations de Wendie Renard, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto. Son comité exécutif, réuni le 28 février, se saisira de la question à cette occasion», a ajouté la «3F» dans un communiqué publié quelques heures après les annonces de Renard, Diani et Katoto, appelant toutes trois à des changements dans le management de l’équipe de France.

(AFP)

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