ÉtudeConfinement et port du masque n’ont pas affecté les bébés
Des chercheurs zurichois montrent que parents et proches ont suffi pour atténuer les effets de la pandémie de Covid sur le développement social des petits.
- par
- Christine Talos
La pandémie a eu un impact majeur dans la vie des Suisses. Du jour au lendemain, les gens se sont mis à télétravailler, à prendre leurs distances et à porter le masque. Beaucoup craignaient que ce changement fondamental de comportement ait un impact négatif sur le développement social des enfants. Une des rares études consacrées au sujet a été menée au sein de l’Uni de Zurich (UZH). Et bonne nouvelle: elle montre que ce n’est pas le cas.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs de l’Institut de psychologie de l’UZH ont examiné 80 bambins âgés de 12 à 15 mois, nés pendant la pandémie. Ils ont cherché à savoir s’ils avaient un comportement social différent de celui des enfants du même âge nés avant. Ils se sont concentrés sur la capacité des petits à suivre le regard d’une autre personne («eyetracking»). «Cette capacité est fondamentale pour pouvoir établir des interactions sociales, construire des relations et développer le langage», explique l’auteur de l’étude Stephanie Wermelinger.
Pas de différences significatives
Résultat: il n’y a pas de différences significatives de comportement entre les enfants ayant connu la pandémie et ceux qui ne l’ont pas connue. Dans les deux groupes, ils suivaient le regard de la personne à la même fréquence et à la même vitesse, indique l’UZH dans un communiqué. Même si les petits de la génération Covid ont vu moins de monde pendant la pandémie et qu’ils ont côtoyé des personnes masquées, ils ne se développent pas différemment des générations précédentes.
«Nous partons du principe que les interactions sociales inchangées avec les parents et les personnes de référence dans le cadre domestique ont été suffisantes pour atténuer une éventuelle influence de la pandémie», explique Stephanie Wermelinger. Ces contacts pourraient donc suffire à fournir aux nourrissons un «input social» suffisant pour acquérir des compétences sociales et émotionnelles, conclut-elle.