Washington se prépare déjà à une invasion chinoise de Taïwan

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AsieWashington doit se préparer maintenant à une invasion chinoise de Taïwan

Un haut responsable de la Marine des États-Unis craint que Pékin n’envahisse l’île en 2023, voire cette année encore. Washington se tient prêt à réagir.

L’armée américaine fait part de son «inquiétude croissante» face aux intentions de la Chine envers Taïwan.

L’armée américaine fait part de son «inquiétude croissante» face aux intentions de la Chine envers Taïwan.

REUTERS

L’armée américaine doit se tenir prête à répondre à une potentielle invasion de Taïwan par Pékin dès cette année, a averti, mercredi, l’amiral Michael Gilday, chef des opérations navales américaines, signe d’une inquiétude croissante face aux intentions de la Chine envers l’île. Il était interrogé par l’Atlantic Council sur la possibilité que Pékin se saisisse de Taïwan d’ici 2027.

«Il ne s’agit pas seulement de ce que dit le président Xi, c’est la façon dont les Chinois se comportent et ce qu’ils font», a-t-il déclaré au laboratoire d’idées, soulignant que ces vingt dernières années, Pékin a mis à exécution chacune de ses promesses plus tôt qu’annoncé. «Donc, quand nous parlons de 2027, dans mon esprit, cela signifie 2022 ou potentiellement 2023», a-t-il ajouté. «Je ne peux pas exclure cette possibilité. Je ne veux pas du tout être alarmiste en disant cela. C’est juste que nous ne pouvons pas l’écarter.»

Dimanche, à l’ouverture du congrès du Parti communiste, qui devrait lui confier un troisième mandat historique, le président chinois Xi Jinping a réaffirmé qu’il comptait «réunifier» Taïwan et la Chine, par la force si nécessaire.

Les commentaires de l’amiral Gilday interviennent au lendemain des avertissements du secrétaire d’État américain Antony Blinken. Ce dernier avait affirmé que Pékin souhaitait s’emparer de Taïwan «à un rythme beaucoup plus rapide» qu’envisagé auparavant, ajoutant qu’une «Chine très différente» avait émergé sous Xi. Le Parti communiste chinois n’a jamais contrôlé Taïwan, mais Pékin estime que cette île autonome fait partie intégrante de son territoire.

«Ambiguïté stratégique»

Washington maintient historiquement une politique d’«ambiguïté stratégique» à propos d’une éventuelle intervention militaire américaine si Taïwan était attaquée par la Chine. Cette politique vise autant à dissuader la Chine d’envahir Taïwan qu’à empêcher les dirigeants de l’île de provoquer Pékin en déclarant formellement son indépendance. Dans ce cadre, les États-Unis vendent notamment des armes à Taïpei, dans le but de se défendre.

«Nous œuvrerons avec la plus grande sincérité et les plus grands efforts pour une réunification pacifique, mais nous ne renoncerons jamais au recours à la force et nous nous réservons la possibilité de prendre toutes les mesures nécessaires», a déclaré Xi Jinping lors du congrès du PCC, dimanche. «La réunification de la patrie doit être réalisée et sera réalisée», a-t-il ajouté, condamnant tout «séparatisme et ingérence» étrangère dans cette affaire.

(AFP)

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