FranceCarburants toujours bloqués à la sortie des raffineries, sans pénurie pour l’instant
La colère contre la réforme des retraites continue en France. Aucun carburant ne sort des raffineries, l’inquiétude monte chez les consommateurs, mais les stations restent approvisionnées.
En France, les expéditions de carburants sont toujours bloquées, ce jeudi, à la sortie des raffineries, pour protester contre le projet de réforme des retraites, mais «il n’y a pas de problème d’approvisionnement» dans les stations-services, selon le secteur pétrolier. «Il n’y a pas de problème et la situation est en train de s’améliorer», malgré la reconduction des grèves, a rassuré Olivier Gantois, président de l’organisation UFIP Énergies et mobilités, qui représente les entreprises du secteur pétrolier.
L’inquiétude monte chez les consommateurs, car plus aucun carburant ne sort des raffineries françaises, en grève contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement. Le mouvement a en effet «été reconduit sur tous les sites de TotalEnergies ce matin», a affirmé Éric Sellini, de la CGT-Chimie, syndicat qui a appelé à une grève reconductible.
70% de grévistes à Fos-sur-Mer
Les expéditions de carburants sont toujours bloquées dans les établissements de TotalEnergies à la Mède, Donges, la raffinerie de Normandie, Feyzin et Flandres, mais pas la production (sauf à Donges, à l’arrêt pour des raisons techniques). Côté Esso-ExxonMobil, la «grève est également reconduite à la raffinerie Esso de Fos-sur-Mer», avec 70% de grévistes, a précisé le responsable syndical.
Cependant, il existe 200 dépôts en France qui continuent d’approvisionner les stations, et les raffineries elles-mêmes continuent de produire du carburant: de l’essence et du diesel qui devront, jusqu’à nouvel ordre, être stockés sur place, faute de pouvoir sortir.
«On avait fait des stocks partout»
Il faudrait plusieurs jours de blocage, voire des semaines, avant que les réserves ne soient pleines et nécessitent l’arrêt effectif de la production pour des raisons de sécurité. En attendant, la majorité des cuves des 10’000 stations françaises sont aujourd’hui remplies. «On s’était préparé et on avait fait des stocks partout», a affirmé Olivier Gantois, jeudi matin, soulignant que «les quantités envoyées par camions-citernes» depuis les dépôts «étaient normales» mercredi soir.
Selon ses chiffres, seules 5% des stations-services sont en rupture d’au moins un carburant, avec des disparités régionales et des pointes à 15% dans le bassin parisien et l’ouest de la France.
À partir de données publiques du site prix-carburants.gouv.fr, les journalistes de l’AFP avaient, eux, comptabilisé, mercredi, 6% des stations-services à court d’essence ou de diesel, le secteur pétrolier mettant en cause l’inquiétude des automobilistes, qui multiplieraient les pleins de précaution en raison des grèves.