FootballNyon renverse le FC Thoune en quatre minutes
En dominant Thoune à Colovray (3-2), le club vaudois, encore mené à la 80e, a signé un exploit qui fait aussi le bonheur du FC Sion.
- par
- Nicolas Jacquier Nyon
Quel que soit le niveau, chaque équipe connaît au moins une bête noire qui ne lui réussit pas et contre laquelle les échecs s’enchaînent aussi rapidement que défilent les saisons. Pour Nyon, il s’agissait de ce maudit FC Thoune, qu’il n’avait encore jamais battu, avec six revers encaissés (contre seulement deux nuls) depuis la création de la Swiss Football League en 2003. Pire, le 29 août 2009, les Vaudois s’étaient même inclinés… 9-0 dans l’ancien Lachen, concédant ce jour-là ce qui reste la plus grosse défaite de l’histoire de la Challenge League.
Bien plus récemment puisque dans un match remontant au coup d’envoi du présent exercice, le néo-promu avait bien cru faire mentir les statistiques. Alors qu’ils menaient encore 1-0 à la 85e, les visiteurs avaient concédé l’égalisation en toute fin de partie.
Si Nyon, au moment des retrouvailles, a enfin réussi à inverser la tendance, la victoire qu’il a obtenue ce vendredi récompense autant l’état d’esprit que ses joueurs ont affiché que la qualité du jeu proposé. Alors que Thoune avait l’occasion de s’emparer de la tête du classement, on imagine que le succès historique du néo-promu a été accueilli avec un plaisir non dissimulé du côté de Tourbillon.
Buts de remplaçants
À Colovray, les acteurs se sont donné beaucoup de peine pour tenter de réchauffer une assistance frigorifiée. Alors oui, le ballon a peut-être souvent été confisqué dans des pieds vaudois. Mais pour en faire quoi? S’il devait parfois déjà bien combiner, Nyon allait d’abord se monter incapable de concrétiser ses prometteuses intentions. Plus réaliste, Thoune, lui, a fait parler sa froide efficacité. Percée rageuse de Koné sur lequel aucun défenseur ne sort et frappe chirurgicale des 20 m pour un salaire royal. Dans la foulée, seule l’intervention salvatrice de Sow permettait d’éviter le 0-2 (29e).
Ce que Nyon avait raté dans le jeu, il allait le réussir sur une balle arrêtée, suite à un penalty accordé pour une faute de Bürki, crochetant Gomis dans une zone où il n’y avait pas lieu de le faire. Égalisation signée Pasche. 1-1 à la pause, on ne s’était pas vraiment ennuyé, l’hôte ayant alors déjà prouvé qu’il pouvait régater avec n’importe qui.
La suite allait s’avérer tout aussi contrastée. Sur une action confuse, la défense vaudoise tardant à dégager, Sacko avait tout loisir de démarquer Roth qui ne manquait pas pareille aubaine. Il fallait ensuite un sauvetage d’Omeragic pour préserver l’intérêt d’un match que Nyon ne pouvait décemment pas laisser filer.
Après l’égalisation signée Fouley sur une frappe improbable, sans doute déviée et partie en chandelle, le but de la victoire tombait sur un coup de fusil sous la barre de Dugourd, entré quelques secondes plus tôt. Colovray pouvait chavirer de bonheur. Appelé à jouer les arbitres, Nyon a rendu un fier service à Sion, qu’il ira défier dans une semaine. Avec l’espoir chevillé au corps de signer une deuxième sensation.