Egalité: L’écriture inclusive continuera d’être utilisée dans les hautes écoles

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ÉgalitéL’écriture inclusive continuera d’être utilisée dans les hautes écoles

Le Conseil national a refusé lundi soir une initiative parlementaire qui voulait que les écoles polytechniques fédérales ne puissent pas l’imposer.

Christine Talos
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Les règles proposées ne plaisent pas à «tous·tes».

Les règles proposées ne plaisent pas à «tous·tes».

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Les écoles polytechniques fédérales et les instituts de recherche continueront d’utiliser le langage inclusif. Le Conseil des États a en effet refusé lundi soir une initiative parlementaire de Thérèse Schläpfer (UDC/ZH) qui voulait que les hautes écoles du pays ne puissent plus l’imposer.

Selon elle, un langage inclusif ne fait que désorienter les étudiants et les détourner de leur travail. «Cela gênerait en outre les échanges avec d’autres établissements car il est probable que les hautes écoles étrangères n’obéissent pas toutes aux mêmes règles linguistiques que celles de la Suisse», faisait-elle valoir.  «Les EPF feraient mieux de se concentrer sur l’enseignement de leurs matières au lieu d’infantiliser leurs étudiants en multipliant les prescriptions inclusives ou abaisser leurs notes pour ne pas avoir respecté celles-ci», critiquait-elle.

«Inclure tous les genres»

Les élus ont suivi leur commission, opposée au texte. Celle-ci rappelait que la loi sur les langues obligeait les autorités fédérales, y compris le domaine des EPF, d’utiliser un langage adéquat et tenir compte de la formulation non sexiste. Elle estimait ainsi qu’il n’était pas nécessaire de légiférer.

«L’écriture inclusive n’est pas une méthode qui aboutit systématiquement à alourdir les formulations et à les rendre difficilement compréhensibles», a défendu Emmanuel Amoos (PS/VS) au nom de la commission. «Elle veut simplement faire de la langue un outil de communication qui inclut tous les genres et leur offre la même visibilité», a-t-il ajouté. «Vous-même, dans votre prise de parole, vous vous êtes adressée à cette assemblée en disant ‘chères et chers collègues’. Vous avez donc naturellement utilisé cette formulation et cette manière de parler», a-t-il lancé en apostrophant une élue qui venait de s’exprimer pour la minorité.

Le Valaisan a rappelé que lorsque le langage inclusif était bien maîtrisé, «les personnes qui lisent le texte ne devraient même pas se rendre compte qu’une démarche d’écriture inclusive a été initiée». Et de rappeler enfin qu’une attention particulière devait être accordée à l’écriture systématique des formes féminines des métiers concernés afin d’augmenter la proportion de femmes dans l’enseignement, la recherche, et dans les postes de direction.

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