Diplomatie - Joe Biden va multiplier les rendez-vous diplomatiques

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DiplomatieJoe Biden va multiplier les rendez-vous diplomatiques

Fragilisé avec le retrait américain chaotique d’Afghanistan, le président Joe Biden va notamment s’exprimer devant l’ONU à New York le 21 septembre.

Joe Biden était décidé à ranimer le «Quad».

Joe Biden était décidé à ranimer le «Quad».

Getty Images via AFP

Joe Biden, dont la réputation internationale sort ternie du chaotique retrait d’Afghanistan, va multiplier cet automne les grands rendez-vous diplomatiques, lui qui se fait fort de raviver les alliances des États-Unis face à la Chine.

Le président américain va pour commencer s’exprimer devant l’Assemblée générale des Nations Unies à New York le 21 septembre, qui se tient cette année dans un format hybride, mêlant interventions virtuelles et en personne. Une centaine de chefs d’État et de gouvernement ont annoncé à l’ONU leur intention de venir à New York, selon une liste provisoire des participants obtenue mardi par l’AFP.

Selon le «Washington Post» et «Politico», le président américain voudrait aussi proposer, à l’occasion de cette Assemblée générale, de tenir un sommet international dédié spécifiquement à la vaccination contre le Covid-19. Puis Joe Biden recevra le 24 septembre à Washington les Premiers ministres d’Inde, du Japon et d’Australie, relançant le format dit «Quad» ou «Dialogue quadrilatéral de sécurité».

Ce sommet quadrilatéral entre Joe Biden, Scott Morrison (Australie), Narendra Modi (Inde) et Yoshihide Suga (Japon) doit permettre de «renforcer les liens et approfondir la coopération» que ce soit face au Covid-19 ou au changement climatique. Les quatre partenaires veulent aussi «s’engager pour une région indo-pacifique ouverte et libre», la formule diplomatique consacrée pour dénoncer les ambitions régionales chinoises.

Afghanistan

Le président américain espère sans doute reprendre l’initiative, après un mois d’août extrêmement compliqué sur le plan national comme international, en raison du chaotique retrait d’Afghanistan. La manière jugée très unilatérale dont les États-Unis ont mis fin à vingt années de guerre a laissé des traces chez certains alliés de Washington.

Pékin et Moscou n’ont pas raté l’occasion de remettre en question la solidité du soutien des États-Unis aux pays qui ont remis leur sécurité entre les mains américaines. Joe Biden n’a lui cessé de marteler que l’une des raisons de quitter l’Afghanistan était justement de se consacrer à la grande confrontation internationale entre démocraties et régimes autoritaires.

Le président démocrate, s’il a gardé face à la Chine une ligne dure peu ou prou comparable à celle de Donald Trump, aborde très différemment la confrontation avec Pékin. Joe Biden, qui veut dépasser le seul face-à-face entre les deux superpuissances, espère réveiller le jeu des alliances diplomatiques, et inciter ses alliés traditionnels à prendre face à la Chine des positions franches.

Le jeu des alliances

S’il n’a pas remis en cause le principe posé par Donald Trump du bras de fer avec la Chine, Joe Biden entend l’aborder de façon très différente. Le président démocrate ne veut pas se laisser enfermer dans un face-à-face – même s’il a récemment téléphoné au président chinois Xi Jinping pour s’assurer que les canaux de communication restaient ouverts. Il veut au contraire jouer le plus possible le jeu des alliances.

Quitte à créer ses propres enceintes de discussion multilatérales. Au-delà des rendez-vous incontournables de l’automne – le sommet du G20 à Rome les 30 et 31 octobre, et le sommet sur le climat COP26 à Glasgow du 1er au 12 novembre – Joe Biden veut aussi organiser début décembre, en virtuel, son propre «sommet pour la démocratie».

Le premier défi pour ce rendez-vous sera certainement pour la Maison-Blanche de dresser une liste d’invités. Il s’agira de ne froisser aucun pays allié des États-Unis, sans pour autant saper les grandes ambitions de Joe Biden, pour qui l’Amérique doit mener le monde par «la puissance de l’exemple».

Le ministre américain de la Défense «espérait» rencontrer MBS

Le ministre américain de la Défense Lloyd Austin, qui a annulé la semaine dernière une visite prévue en Arabie saoudite, «espérait» rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane, dit MBS, a indiqué lundi le porte-parole du Pentagone, John Kirby.

Lloyd Austin s’est rendu la semaine dernière en tournée dans le Golfe afin de remercier les alliés des États-Unis pour leur soutien au gigantesque pont aérien mis en place après la chute soudaine du gouvernement afghan et la prise de Kaboul par les talibans en août. Il s’est rendu au Qatar, à Bahreïn et au Koweït; et alors que les relations avec l’Arabie saoudite se sont considérablement refroidies depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche, l’étape prévue dans le royaume saoudien n’a pas eu lieu.

«Cela ne s’est pas produit pour des raisons de calendrier du côté saoudien», a indiqué John Kirby, soulignant que le voyage de Lloyd Austin avait été arrangé à la hâte. «Nous espérions notamment, lors de cette visite, rencontrer le prince héritier. Il est le ministre de la Défense de l’Arabie saoudite et nous avons un solide partenariat de défense avec l’Arabie saoudite. Nous espérons bien que ce sera reprogrammé», a-t-il ajouté. La rencontre a été «reportée, pas annulée».

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