BilanMontreux a rarement vendu autant de billets que cette année
Le festival de jazz se félicite d’un taux de remplissage moyen approchant les 90% sur les 32 soirées payantes de cette dernière édition au Centre des Congrès avant le début des travaux.
- par
- Laurent Flückiger
«Nous sommes réjouis. Heureux.» Mathieu Jaton, directeur du Montreux Jazz, affiche un grand sourire en dressant le bilan de la 57e édition de la manifestation. Le festival a atteint ses objectifs de billetterie, malgré un budget parmi les plus élevés de son histoire (28 millions). Le taux de remplissage moyen des salles payantes a été de 90% à l’auditorium Stravinski et de 80% au Lab, tandis que les scènes gratuites ont connu un plein succès. La météo ayant été bonne, les chiffres nourriture et boissons devraient également être positifs. Les organisateurs parlent de 250 000 personnes sur les seize jours, la moyenne habituelle.
Les chiffres, c’est bien, surtout quand ils sont dans le noir. Mais Mathieu Jaton a très envie de mettre en avant la musique, le partage entre l’artiste et le public sur de nombreux concerts de cette année. Des moments qu’il définit comme «un sentiment d’euphorie». Il en retient six.
Jon Batiste improvise hors les murs
En premier, Sam Smith, qui s’est enfin produit au Montreux Jazz Festival après l’avoir souvent fréquenté en spectateur. Le Britannique avait répété trois jours avant son concert et voulait que ce soit une date importante. Et c’est ce qui s’est passé. Seal, aussi, a donné des frissons au public en chantant notamment «Kiss From A Rose» dans la fosse. Au Lab, alors que les Teskey Brothers avaient terminé leur concert, s’étaient changés, étaient prêts à repartir, leurs fans chantent et réussissent à les faire revenir. On a vu aussi Juliette Armanet en larmes à la fin de sa prestation. Mathieu Jaton souligne également la rencontre entre publics d’âges différents, comme ce gamin qui est venu voir Iggy Pop et a pu monter sur scène aux côtés de la légende du rock.
Enfin, il y a Jon Batiste. L’exceptionnel Jon Baptiste. «Une personne d’une sensibilité extrême» qui a passé deux semaines à Montreux avec sa famille et a rendu la pareille au festival avec un show impeccable et une fin improvisée magique. Le natif de Louisiane et ses musiciens ont continué à jouer hors du Stravinski en se dirigeant jusqu’aux loges en passant par le quai de chargement, suivi par des centaines de fidèles avec leurs téléphones.
Une édition 2024 sur la place du Marché
L’édition 2023 avait aussi une saveur un peu particulière puisqu’il s’agissait de la dernière au Centre des Congrès avant le début des travaux. Le bâtiment ne sera pas disponible en 2024. À quoi ressemblera le festival l’an prochain? Il restera à Montreux, avec la Lake House (le Petit Palais) comme centre névralgique, et se décalera également sur la place du Marché. En avril, on apprenait qu’une mise à l’enquête avait été déposée pour la construction d’une scène éphémère en contrebas, des enrochements jusqu’à une douzaine de mètres sur le lac. Les organisateurs promettent une capacité d’accueil similaire pour les concerts payant et une durée identique de seize jours, soit du 5 au 20 juillet 2024.