OlympismeUeli Maurer vers un «recyclage sportif»
L’ancien conseiller fédéral de 72 ans a été proposé pour intégrer la commission d’éthique du CIO. Il y remplacerait son ex-collègue et compatriote Samuel Schmid.
Mercredi, alors qu'il s'apprêtait à céder son siège au Conseil Fédéral à Albert Rösti après bientôt quatorze ans aux responsabilités, le Zurichois de 72 ans avait sobrement commenté, en français dans le texte: «Aujourd’hui, je m’annonce partant.» Mais ce qu'il n'a alors pas dit, c'est qu'il espérait être annoncé «entrant» dans les prochains jours à une nouvelle haute fonction, dans le sport cette fois.
L'ancien président de l'UDC, de 1996 à 2008, et de la Confédération helvétique, en 2013 et 2019, a été proposé par la commission exécutive du Comité international olympique pour être élu à sa commission d'éthique. Si les membres du CIO l'approuvent lors d'un vote par correspondance, Ueli Maurer succédera à Samuel Schmid (75 ans/UDC). Le mandat de ce dernier - président de la Confédération en 2005 et conseiller fédéral de 2001 à 2009 - est arrivé à son terme et ne peut pas être renouvelé, après avoir atteint la durée maximale de présence au sein de cette commission.
«La commission exécutive est très heureuse et privilégiée de proposer le nom d'Ueli Maurer à la session», a commenté Thomas Bach, le président du CIO. Si la candidature du Zurichois est validée, il entrera en fonction au sein de la commission d'éthique - présidée actuellement par Ban Ki-moon, ancien secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU) - le 1er janvier prochain déjà. Le vote à distance aura lieu «dans les prochains jours», a encore révélé Thomas Bach.
La commission d'éthique est actuellement composée de quatre membres du CIO: le Belge Pierre-Olivier Beckers-Vieujant, la Costaricienne Laura Chinchilla, la Papouan-néo-guinéenne Auvita Rapilla et l'Espagnol Pau Gasol. Maurer rejoindrait quant à lui la catégorie des membres indépendants, comprenant l'Irlandaise Patricia O'Brien, ambassadrice de son pays en Italie, le Chinois Hanqin Xue, vice-président de la Cour internationale de justice, et l'ancienne ministre des Sports du Kenya, Amina Mohamed.
La commission d'éthique du CIO avait été créée à la fin du siècle dernier, après le scandale de corruption qui avait entaché l'attribution des JO de 2002 à la ville américaine de Salt Lake City. Le but est de «sauvegarder les principes éthiques du Mouvement olympique» qui sont énoncés dans le Code d'éthique. La dernière décision prise par cette institution avait été de blanchir Gianni Infantino, le président de la Fédération internationale de football, en février de l'année dernière. L'Italo-Valaisan était alors accusé de violation de la Charte olympique.