Jura bernoisLassé par son conflit avec la commune, il déplace sa micromaison
Par crainte de la voir démonter sur ordre des autorités, un retraité de Frinvillier (BE) a déplacé sa «tiny house» sur un terrain appartenant aux CFF.
- par
- Vincent Donzé
Elle était posée au milieu d’un champ, dans une pente jamais exploitée par un paysan à Frinvillier. Depuis vendredi dernier, la micromaison d’Alfred «Fredy» Hofstetter est désormais placée à côté de son atelier calciné depuis quatre mois. «J’ai trouvé un accord avec les CFF, propriétaires de la parcelle où j’ai posé ma «tiny house», commente Fredy.
En déplaçant sa petite bâtisse préfabriquée de 30 mètres à peine avec une autogrue, Fredy a cédé devant les injonctions de la commune fusionnée de Sauge. «Qu’elle descende le talus, c’est ce qui comptait pour nous», indique le maire Pierre-Alain Grosjean, en parlant de la micromaison.
Assemblée sur un cadre métallique, la «tiny house» de Frinvillier ne possède pas de fondation. Au plat comme en pente, elle est posée sur des plots. Pour autant, la loi sur l’aménagement du territoire et le plan d’aménagement local étaient du côté des autorités.
Alfred Hofstetter prévoit de raccorder sa maison au réseau d’eau potable et usée. Le maire ne s’en mêlera pas: les autorisations nécessaires sont du ressort de la préfecture, y compris pour reconstruire l’atelier incendié le 17 décembre dernier, avec un mobile-home à l’intérieur.
À 64 ans, Fredy a vu sa retraite partir en fumée au moment de divorcer. Son refuge, c’est sa micromaison, d’abord posée sur un terrain agricole, mais la commune a refusé de procéder rétroactivement à un changement d’affectation. Le ton est monté et le propriétaire a obtenu la condamnation du maire pour violation de domicile.
«J’ai déplacé ma maison de crainte de la voir démonter sur ordre de la commune», confie Alfred Hofstetter. Le maire assure que les autorités communales ne s’acharneront pas sur le garagiste retraité, même si le déplacement de sa maison ne résout pas tous les problèmes.