Conflit Israël-HamasVague de boycotts pour le grand sommet de la tech
Malgré les excuses du patron Paddy Cosgrave pour ses propos polémiques, des personnalités ne viendront pas à Lisbonne au Web Summit.
- par
- Laurent Favre
Plusieurs figures de la tech mondiale invitées à participer en novembre au Web Summit de Lisbonne, un des principaux événements du secteur, ont annoncé le boycotter en raison des positions de l’organisateur sur le conflit entre Israël et le Hamas. A l’origine de cette situation: des messages de Paddy Cosgrave, un entrepreneur irlandais qui a cofondé ce rassemblement en 2009 à Dublin, affirmant sur X (ex-Twitter) être «choqué par la rhétorique et les actions de nombreux dirigeants et gouvernements occidentaux» en soutien à Israël. «Les crimes de guerre sont des crimes de guerre, même lorsqu’ils sont commis par des alliés, et devraient être dénoncés pour ce qu’ils sont», avait-il écrit le 13 octobre.
David Marcus y renonce
Après ces premiers messages, une vague de boycotts visant le prochain Web Summit, qui prévoit d’accueillir du 13 au 16 novembre quelque 2300 start-up et plus de 70’000 participants, avait émergé du côté de grands noms de la tech. «Je refuse de participer au Web Summit et j’annule ma participation», a par exemple annoncé sur X Garry Tan, patron de l’incubateur californien Y Combinator, l’une de ses têtes d’affiche. Il a notamment été imité sur X par le Genevois David Marcus, ex-président de PayPal et précédemment en charge des cryptomonnaies chez Facebook, désormais à la tête d’une start-up de paiements, et par Ori Goshen, dirigeant de la société israélienne spécialisée dans l’intelligence artificielle AI21 Labs, dans une publication sur LinkedIn.
Excuses tardives
L’ambassadeur d’Israël au Portugal, Dor Shapira, a indiqué sur ce même réseau social que «des dizaines d’entreprises ont déjà annulé leur venue» et prévenu qu’Israël ne participerait pas au salon. Mardi, Paddy Cosgrave a finalement publié un communiqué d’«excuses»: «Je comprends que mes propos, le moment où ils ont été prononcés et la manière dont ils ont été présentés ont profondément blessé de nombreuses personnes», a-t-il déclaré. «Ce dont nous avons besoin en ce moment, c’est de compassion, et ce n’est pas ce que j’ai fait», a-t-il reconnu, en réitérant sa condamnation de l’attaque «monstrueuse» du Hamas. Un peu plus tôt mardi, il assurait sur X avoir reçu de nombreux messages de soutien venant d’Israël et d’ailleurs dans le monde.