Diplomatie: En Chine, Antony Blinken appelle à agir de manière «responsable»

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DiplomatieEn Chine, Antony Blinken appelle à agir de manière «responsable»

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken est en visite en Chine avec pour mission d’augmenter la pression sur Pékin concernant différents dossiers.

Antony Blinken, avant son départ pour la Chine, le 23 avril 2024.

Antony Blinken, avant son départ pour la Chine, le 23 avril 2024.

AFP

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a appelé jeudi les États-Unis et la Chine à gérer leurs différends de manière «responsable», à l’occasion de sa deuxième visite dans le pays en moins d’un an. «Nous avons l’obligation envers notre peuple – et même envers le monde – de gérer les relations entre nos deux pays de manière responsable», a affirmé Antony Blinken à Shanghai.

Arrivé en Chine mercredi, le chef de la diplomatie américaine a commencé son déplacement par Shanghai, où il a assisté à un match de basket entre deux équipes comptant des joueurs américains dans leurs rangs. Il y a également flâné le long de la célèbre promenade du Bund longeant les rives du fleuve Huangpu.

Durant cette première étape, Antony Blinken a rencontré le chef local du Parti communiste chinois (PCC), lui affirmant que le président américain Joe Biden s’engageait à établir un dialogue «direct et soutenu» entre les deux pays. «Je pense qu’il est important de souligner la valeur – même la nécessité – d’un engagement direct, de se parler, d’exposer nos différences, qui sont réelles, et de chercher à les surmonter», a dit Antony Blinken.

Taïwan au programme

Le secrétaire du Comité du PCC de Shanghai, Chen Jining, a insisté pour sa part sur l’importance des entreprises américaines dans l’économie locale. «Que nous choisissions la coopération ou la confrontation, cela affecte le bien-être des deux peuples, des deux pays et l’avenir de l’humanité», a-t-il souligné.

Antony Blinken doit poursuivre son déplacement vendredi à Pékin, où il doit s’entretenir avec des dirigeants chinois et devrait plaider pour la retenue, alors qu’un nouveau président sera investi le 20 mai à Taïwan.

L’archipel a d’autant plus de chances de figurer parmi les questions délicates susceptibles d’être soulevées que le Congrès américain a donné mardi son feu vert à une enveloppe d’assistance militaire de 95 milliards de dollars (87 milliards de francs) à destination d’alliés de Washington tels que Taïpei.

À Pékin, Antony Blinken devrait aussi faire part des préoccupations américaines sur les pratiques commerciales de la Chine, que Washington juge anticoncurrentielles, une question essentielle pour le président Joe Biden en cette année électorale.

Apaiser les tensions

Le chef de la diplomatie américaine est également en Chine pour apaiser les tensions entre les deux plus grandes économies du monde, qui se sont nettement atténuées depuis sa visite de juin.

Celle-ci avait été suivie d’une rencontre entre Joe Biden et son homologue chinois Xi Jinping à San Francisco en novembre qui avait débouché sur une reprise des contacts entre les deux armées et une coopération dans la lutte contre la fabrication du fentanyl, une drogue de synthèse faisant des ravages aux États-Unis.

Les relations sino-américaines se trouvent à un «stade différent de celui où nous étions il y a un an, lorsque les relations bilatérales étaient à un niveau historiquement bas», a souligné un haut responsable américain avant la visite d’Antony Blinken.

Pressions contre le soutien à Moscou

Si les Chinois ne fournissent pas directement d’armes à la Russie, Washington les a accusés ces dernières semaines de livrer du matériel et des technologies à double usage à ce pays qui facilitent son effort de réarmement, le plus important depuis l’époque soviétique.

«Si la Chine veut avoir d’un côté des relations amicales avec l’Europe et d’autres pays, elle ne peut pas alimenter d’un autre côté ce qui est la plus grande menace contre la sécurité européenne depuis la fin de la Guerre froide», a déclaré Antony Blinken vendredi à l’issue d’une réunion du G7 en Italie.

Une autre source de friction est la loi votée par le Congrès américain mardi exigeant que l’application TikTok soit cédée par sa société mère chinoise ByteDance, sous peine d’être exclue du marché américain.

(AFP)

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