Grèce: A Lesbos, la justice annule une procédure contre 24 humanitaires  

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GrèceÀ Lesbos, la justice annule une procédure contre 24 humanitaires

Les bénévoles ayant travaillé pour des organisations qui viennent en aide aux migrants étaient accusés «d’espionnage». La procédure était dénoncée par l’UNO et de nombreuses ONG. 

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La justice grecque a annulé vendredi la procédure pour «espionnage» à l’encontre de 24 travailleurs humanitaires sur l’île de Lesbos, a annoncé le tribunal où sont jugés ces bénévoles, mettant un terme à un procès controversé dénoncé par l’ONU et des ONG. La cour de Mytilène, chef-lieu de l’île grecque, a pris cette décision en raison de vices de procédure, notamment l’absence de traduction de l’acte d’accusation à destination des accusés étrangers, tous d’anciens bénévoles portant secours aux migrants, selon le tribunal.

Une procédure distincte visant ces travailleurs humanitaires, notamment pour trafic de migrants, est toutefois toujours en cours d’instruction en Grèce. «Nous nous sentons comme des otages depuis quatre ans et demi», a réagi Nasos Karakitsos, l’un des principaux accusés, juste après la décision de la cour. Parmi les autres accusés figure la réfugiée syrienne Sarah Mardini, qui a inspiré avec sa soeur nageuse olympique une fiction diffusée sur Netflix.

«Criminalisation de la solidarité»

Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations unies avait demandé auparavant à la justice grecque d’abandonner toutes les accusations retenues contre des humanitaires aidant les migrants. «Ce genre de procès est vraiment inquiétant, parce qu’il criminalise les actions qui sauvent la vie des gens et crée un dangereux précédent», a dénoncé vendredi Elizabeth Throssell, une porte-parole du Haut-Commissariat. Ce procès avait été présenté par le Parlement européen comme «la plus grande affaire de criminalisation de la solidarité en Europe». L’ONG Amnesty International l’avait qualifié de «farce».

L’île de Lesbos, en mer Egée, l’une des principales portes d’entrée en Europe des migrants, a vu affluer des centaines de milliers de réfugiés fuyant notamment les conflits au Moyen-Orient ces dernières années. Cette procédure déclenchée en 2018 avait conduit à ce que la plupart des ONG de secours aux migrants cessent leurs activités en mer en Grèce, pays par ailleurs accusé de pratiquer des refoulements illégaux à ses frontières vers la Turquie voisine.

(AFP)

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