Ski alpinTanguy Nef: cap sur Garmisch plutôt que sur Pékin
Le skieur genevois a rempli les critères de sélection olympique un jour trop tard. Il dit cependant «ne rien regretter».
- par
- Renaud Tschoumy
Tanguy Nef, le skieur genevois de 25 ans, a terminé dixième et meilleur Suisse du slalom nocturne de Schladming, mardi. Ce bon résultat, ajouté à sa treizième place à Adelboden, aurait dû lui permettre de décrocher sa sélection pour les Jeux olympiques de Pékin. Las pour lui, il est intervenu trop tard: la sélection définitive de Swiss Olympic avait été annoncée lundi…
On pourrait imaginer que cette situation ferait rager le slalomeur. Mais ce n’est pas le cas.
Tanguy Nef, éprouvez-vous de la rancœur après avoir satisfait aux critères olympiques un jour trop tard?
Non, pas du tout, je n’ai aucun regret. Je n’ai pas envie de critiquer les Jeux olympiques ou la Chine, mais franchement, cela ne me vendait pas de rêve.
Êtes-vous en train de nous dire que vous n’aviez pas envie d’être sélectionné?
Non, je n’irai pas jusque là. Mon but, cet hiver, était de monter une fois sur le podium, pour montrer que je méritais d’aller aux JO et d’avoir une chance d’y décrocher une médaille. Je n’y suis pas parvenu, tant pis. Ce sera pour la prochaine fois.
Donc, zéro regret, vraiment?
Oui, vraiment. La perspective de skier à Pékin ne me donnait pas trop envie, sans parler de la situation liée au Covid. On crée des stations à partir de rien, et en fait ce n’en sont pas. Ce n’est pas mon truc. Lorsque je skie, j’ai besoin de sentir de la vie dans l’atmosphère, comme à Wengen, Adelboden, Kitzbühel ou Schladming. À Pékin comme à PyeoncChang, il ne semble pas y en avoir autant. Et franchement, je ne sais pas ce que je suivrai pendant ces JO à l’autre bout de la planète…
Vous serez malgré tout derrière vos amis slalomeurs suisses, non?
Oui, bien sûr. On forme un groupe super, on s’entend tous très bien. Donc je leur souhaite d’aller chercher des médailles.
Un mot sur votre belle dixième place de mardi à Schladming?
Je suis très content de ce que j’ai réalisé. Cela vient confirmer les belles premières manches que j’ai pu effectuer à Val d’Isère, Adelboden ou Wengen. Je me suis senti dans un état d’esprit très positif, très constructif aussi. Mes fondamentaux d’attaque n’étaient peut-être pas assez solides pendant les courses précédentes, mais mon ski était là, bien en place. Je peux construire sur cette base-là. En tout cas, ce mois de janvier m’a appris beaucoup de choses.
Qu’allez-vous faire d’ici à la fin des Jeux olympiques?
Au moment où je vous parle (ndlr: mercredi matin), je roule en direction de Garmisch, pour préparer le slalom de Coupe du monde qui s’y disputera après les JO. C’est une piste qu’on ne connaît pas vraiment bien, alors je vais essayer d’aller y prendre des repères. Et après, je participerai à quelques épreuves de Coupe d’Europe pour garder le rythme et la course, pour cultiver l’esprit de gagne.