Vers la levée de l’interdiction des courses sur circuit en Suisse

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Auto/motoVers la levée de l’interdiction des courses sur circuit en Suisse

Après le Conseil national, le Conseil des États a accepté mardi matin une modification du fameux article 52 de la Loi fédérale sur la circulation routière. Un GP de Suisse, bientôt?

Jean-Claude Schertenleib
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Jean-Claude Schertenleib
Est-ce que des motocyclistes de vitesse suisses pourront bientôt rouler dans leur pays (photo d’illustration).

Est-ce que des motocyclistes de vitesse suisses pourront bientôt rouler dans leur pays (photo d’illustration).

AFP

C’est l’article le plus connu des amateurs de sports motorisés: le No 52 de la Loi fédérale sur la circulation routière, qui date de 1956 et qui avait été introduit sous le coup de l’émotion déclenchée par le terrible accident survenu lors des 24 Heures du Mans automobiles en 1955 (une voiture explose dans la foule, faisant plus de 80 victimes). Que dit-il, cet article? «Il est interdit d’effectuer avec des véhicules automobiles des courses en circuit ayant un caractère public. Le Conseil fédéral peut autoriser certaines exceptions ou frapper d’interdiction des compétitions automobiles d’un autre genre; en prenant sa décision, il tiendra compte principalement des exigences de sécurité et de l’éducation routière.»

Dans le passé, le Conseil fédéral a fait quelques exceptions, comme des courses du championnat de Suisse motocycliste sur le circuit de Lignières (NE) qui avaient notamment rassemblé, en 1973, plus de 12’000 personnes; ces dernières années, deux autres manifestations avaient obtenu l’accord du Conseil fédéral, les GP de Suisse de Formule E à Zurich, d’abord, puis à Berne.

Retour au Conseil national

Après le Conseil national, le Conseil des États a accepté mardi matin (27 pour, 15 contre) la suppression de cet article. Alors, feu vert? Patience, la révision en cours de la Loi sur la circulation routière comprenant d’autres points, le dossier va retourner devant le Conseil national, jeudi, puisqu’il reste des divergences sur d’autres articles de ladite loi. Même si le cas qui nous intéresse ici ne devrait pas changer, la suppression de l’interdiction ne sera actée qu’en votation finale, d’ici deux semaines.

Que peut-on, dès lors, imaginer dans un futur à moyen terme? Il ne faut pas se leurrer, il n’existe pas de circuit permanent en Suisse capable d’accueillir une manifestation d’envergure, malgré de nombreux projets (en Pays de Vaud, d’abord, puis en Valais et dans le Jura) qui sont restés, jusqu’à ce jour, à l’état de projet. Seule possibilité (théorique): un circuit en ville, comme on l’avait imaginé notamment à Ouchy.

La question qui se pose, alors que l’on parle protection du climat, environnement, bruit et durabilité, c’est de savoir si c’est le moment adéquat pour autoriser des compétitions en circuit avec des véhicules à moteur thermique

Simonetta Sommaruga, Conseillère fédérale

La chose a été possible pour la Formule E pour des raisons évidentes, comme l’a rappelé mardi matin Madame la Conseillère fédérale Simonetta Sommaruga: «La question qui se pose, alors que l’on parle protection du climat, environnement, bruit et durabilité, c’est de savoir si c’est le moment adéquat pour autoriser des compétitions en circuit avec des véhicules à moteur thermique. Est-ce le signal que vous voulez donner? L’avis du Conseil fédéral est clair: non, certainement pas. Nous avons rendu possible l’organisation de courses de voitures électriques parce qu’elles représentent une forme de nouvelle technologie et qu’elles permettent au public de se rendre compte du développement de ces technologies.»

La suppression de l’article 52 sera certainement actée à la fin de cette session d’été des Chambres fédérales. Cela ne veut pas dire pour autant qu’on retrouvera, un jour, un GP de Suisse de F1… en Suisse.

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