Votation 18 juin: Le canton de Berne votera sur un congé parental de 24 semaines

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Votation 18 juinLe canton de Berne votera sur un congé parental de 24 semaines

Les citoyens sont appelés à se prononcer sur une initiative d’une députée qui veut répartir ce congé entre les deux parents. Parlement et Conseil-exécutif y sont opposés.

Christine Talos
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Christine Talos
Le texte demande l’introduction d’un congé de 24 semaines à répartir à raison de six semaines pour chacun des parents, les 12 semaines restantes pouvant être partagées librement entre le père et la mère.

Le texte demande l’introduction d’un congé de 24 semaines à répartir à raison de six semaines pour chacun des parents, les 12 semaines restantes pouvant être partagées librement entre le père et la mère.

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Le 18 juin, outre les votations fédérales, les citoyens du canton de Berne devront se prononcer sur une initiative qui réclame un congé parental de 24 semaines, en plus du congé maternité et paternité déjà en place.

Le texte, porté par la députée socialiste Maurane Riesen et soutenu par la gauche, demande l’introduction d’un congé parental de 24 semaines à répartir à raison de 6 semaines pour chacun des parents, les 12 semaines restantes pouvant être partagées librement entre le père et la mère. But: permettre d’aider les parents à mieux concilier la famille et le travail. Et également favoriser l’égalité hommes-femmes puisque ce sont les mères qui réduisent souvent fortement et pour longtemps leur temps de travail à partir de la naissance.

Le Conseil-exécutif n’en veut pas

Mardi, le Conseil-exécutif bernois est monté au front contre l’initiative. Le congé parental a certes des effets bénéfiques sur la vie familiale et l’égalité entre les femmes et les hommes, et de nombreux États l’ont déjà instauré, reconnaît-il. Mais en Suisse, une solution unique réglementée à l’échelle fédérale serait plus appropriée, estime-t-il. «En faisant cavalier seul, le canton de Berne devrait assumer des coûts supplémentaires particulièrement élevés».

Le gouvernement bernois a en effet calculé que le congé parental cantonal entraînerait des coûts supplémentaires évalués à 200 millions de francs par an, une somme que dénonçait également la majorité bourgeoise du Grand Conseil. «Ces coûts seraient en grande partie à la charge du canton et ne pourraient être que partiellement compensés par la hausse des recettes fiscales et la diminution des dépenses pour les prestations sociales», prévient-il. Le canton préférerait donc, comme le Législatif, que la Confédération institue une solution s’inspirant du régime d’assurance-maternité ou paternité.

En outre, il reproche à l’initiative un cadre général trop flou. «Toute une série de questions complexes reste à clarifier. Par exemple, les personnes sans activité lucrative, les travailleuses et travailleurs indépendants ou les parents travaillant dans un autre canton auraient-ils droit au congé parental?» argumente-t-il.

Nombreuses initiatives en cours mais rien n’a encore passé

À ce jour, aucun canton n’a encore instauré un congé parental payé. Dans le canton de Genève, une votation en vue d’introduire un congé parental cantonal aura également lieu le 18 juin. À Zurich, le peuple a rejeté à 64% une initiative sur le même sujet en mai 2022. L’introduction d’un congé parental est également en discussion dans les cantons de Neuchâtel, du Valais, de Vaud, de Bâle-Ville et du Tessin. Une initiative vient en outre d’être lancée à Fribourg. Au niveau fédéral, plusieurs interventions en faveur d’un congé parental ont été rejetées au cours des 20 dernières années. Toutefois, le Conseil fédéral est en train d’élaborer un rapport d’analyse sur les coûts-bénéfices de différents modèles. La Commission fédérale pour les questions familiales a en outre proposé récemment un congé parental de 38 semaines.

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