Tensions en AsieSéoul va «normaliser» un accord militaire avec Tokyo
La Corée du Sud échangera notamment avec le Japon des renseignements relatifs à la menace nucléaire nord-coréenne.
La Corée du Sud va «normaliser» un accord militaire crucial avec le Japon, a déclaré samedi à l’AFP un responsable du Ministère de la défense, en plein rapprochement diplomatique des deux voisins face à Pyongyang. Cet Accord de sécurité général et d’information militaire (GSOMIA), signé en 2016, permet l’échange de renseignements militaires, notamment face à Pyongyang. Le dirigeant sud-coréen, Yoon Suk Yeol, s’est rendu jeudi au Japon pour un sommet avec son homologue nippon, Fumio Kishida, afin de réchauffer des relations diplomatiques minées par des contentieux historiques sur le travail forcé durant la colonisation nippone de la Corée (1910-1945).
Sommet inédit
Selon les médias présents à ce sommet entre les deux pays, inédit à ce niveau depuis 12 ans, le président Yoon a dit au Premier ministre Kishida qu’il souhaitait la «normalisation complète» du GSOMIA. Après la rencontre, il a été demandé au Ministère des affaires étrangères sud-coréen de «prendre les mesures nécessaires» en ce sens, a expliqué à l’AFP un responsable du Ministère de la défense, sous couvert d’anonymat.
Séoul avait remis ce pacte en cause en 2019, menaçant d’y mettre un terme au moment où les relations avec Tokyo s’envenimaient pour des questions commerciales et, là aussi, en raison de la querelle héritée de l’occupation japonaise. Les États-Unis avaient alors averti que la fin de cet accord bénéficierait à la Chine et à la Corée du Nord. La Corée du Sud avait finalement accepté de renouveler le GSOMIA «sous condition», quelques heures avant son expiration, tout en avertissant qu’elle pouvait le «résilier» à tout moment.
Face à la menace croissante de Pyongyang, doté de l’arme nucléaire, les deux voisins se sont accordés pour présenter un front uni. Le défi sécuritaire dans la région s’est manifesté à nouveau juste avant l’arrivée de M. Yoon à Tokyo jeudi, avec le lancement par la Corée du Nord d’un missile balistique intercontinental (ICBM). Pyongyang a déclaré sa force nucléaire «irréversible» l’an dernier et son dirigeant Kim Jong Un a appelé à l’augmentation «exponentielle» de son arsenal militaire.