ThaïlandeDes conservateurs proposent de légaliser les sex-toys
Alors qu’ils sont interdits en Thaïlande, un parti à la traîne dans les sondages propose de lever l’interdiction des jouets sexuels dans le pays. Histoire de diminuer la prostitution.
À la traîne dans les sondages, un parti conservateur thaïlandais a décidé de pimenter sa campagne pour les élections générales du mois prochain en proposant de légaliser les jouets sexuels, officiellement interdits dans le royaume. Malgré sa réputation de liberté sexuelle, la Thaïlande, à majorité bouddhiste, reste très conservatrice et les vibromasseurs, godemichés et autres appareils intimes y sont illégaux.
En faire commerce est passible d’une peine allant jusqu’à trois ans de prison ou une amende pouvant atteindre 1800 dollars (quelque 1597 francs suisses). Ils sont malgré tout en vente libre sur des étals de rue dans les quartiers chauds de Bangkok.
Baisse de la prostitution
Ratchada Thanadirek, membre de la direction du Parti démocrate, a déclaré que le gouvernement manquait une occasion de percevoir des taxes sur les importations. «Les jouets sexuels sont utiles, car ils pourraient entraîner une diminution de la prostitution, des divorces dus à un déséquilibre de la libido et des crimes liés au sexe», a déclaré Ratchada Thanadirek, dans un communiqué lundi.
Le Parti démocrate, royaliste, est le plus ancien parti de Thaïlande, à qui il a donné 4 premiers ministres mais il a fait un flop lors des élections de 2019 et est en baisse dans les sondages pour le scrutin du 14 mai. Le parti affirme qu’en plus de réduire la prostitution et le taux de divorce, la légalisation des stimulateurs érotiques permettra également de stimuler les finances publiques grâce aux taxes sur les appareils importés.
Considérés comme «immoraux»
Bien que les sex-toys soient considérés comme «immoraux» dans certains milieux en Thaïlande, beaucoup d’entre eux continuent d’entrer illégalement dans le royaume depuis l’étranger, a déclaré le parti. Ratchada Thanadirek a noté qu’il n’y avait actuellement aucun contrôle de qualité sur ces accessoires importés et que certains d’entre eux risquaient de subir un court-circuit, ce qui posait des problèmes de sécurité.
Le parti a été impliqué dans un scandale sexuel en avril de l’année dernière, lorsque quatorze femmes ont officiellement déposé des plaintes contre l’ancien leader, le député Prinn Panitchpakdi. Ce dernier nie les accusations mais l’affaire est toujours devant les tribunaux.