ÉconomieL’émir du Qatar va investir 10 milliards d’euros en France
En visite d’État en France, l’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani s’est engagé à investir 10 milliards d’euros dans l’économie française d’ici à 2030.
L’émir du Qatar Tamim ben Hamad Al-Thani a signé mardi, au premier jour de sa visite d’État en France, un accord portant sur des engagements d’investissements qataris à hauteur de 10 milliards d’euros (9,5 milliards de francs) dans l’économie française à l’horizon 2030.
«Nous avons signé un plan ambitieux d’investissements de 10 milliards d’euros», a annoncé le président Emmanuel Macron lors de l’échange de toasts avec son hôte, en ouverture du dîner donné en son honneur à l’Élysée.
«Ces investissements iront renforcer les partenariats stratégiques entre nos deux pays», a renchéri l’émir. Ils interviendront dans des secteurs tels que la transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatial, l’intelligence artificielle, le numérique, la santé et les industries de la culture.
«Pays ami»
Cette première visite d’État d’un émir du Qatar depuis 15 ans en France, et la première pour Tamim ben Hamad Al-Thani, parfait francophone, depuis son accession au trône en 2013, est un «immense honneur pour la France», a souligné Emmanuel Macron.
«Votre pays est un pays ami de la France, un partenaire fidèle, stratégique, sur lequel elle sait pouvoir compter dans les situations difficiles», a ajouté le président, en rappelant l’agenda commun de «défense et de sécurité» que les deux États sont «en train de renforcer» ou celui dans la «lutte contre le terrorisme».
L’ex-président Nicolas Sarkozy, ardent artisan du renforcement des liens avec le Qatar durant son mandat (2007-2012), était à la table d’honneur, entre l’épouse du chef de l’Etat, Brigitte Macron, et le président du club de foot parisien PSG, l’homme d’affaires qatari Nasser Al-Khelaïfi, membre du premier cercle de l’émir.
Mbappé et Sarkozy présents
De Kylian Mbappé, capitaine de l’équipe de France de football et attaquant vedette du PSG, au PDG de LVMH Bernard Arnault ou à Xavier Niel, actionnaire principal du groupe français de télécoms Iliad, les invités sont arrivés à l’Élysée au son de valses viennoises jouées par la Garde républicaine.
Auparavant, l’émir, dont le pays joue un rôle clé dans les négociations avec Israël et le mouvement islamiste palestinien du Hamas, et le président Macro ont réitéré durant leurs entretiens leur volonté d’arriver «très rapidement à un cessez-le-feu» à Gaza, a indiqué l’Élysée.
La libération des otages est une «priorité» absolue pour la France, a rappelé Emmanuel Macron. L’émir a dénoncé pour sa part un «génocide du peuple palestinien», avec des «déplacements forcés» et des «bombardements sauvages». Le Qatar et la France ont signé une déclaration d’intention en matière de coopération humanitaire, notamment à Gaza.
«Solution à deux États»
«L’avenir de Gaza se joue dans le cadre d’une solution à deux États avec un État palestinien vivant en paix avec Israël et une Autorité palestinienne confortée à sa tête», a insisté le président français.L’émir a salué de son côté le rôle que pourrait jouer la France pour «instaurer la justice des deux Etats».
Mercredi, les premiers ministres, Gabriel Attal et Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, présideront un Forum économique sur les opportunités d’investissements entre les deux pays dans l’intelligence artificielle, la décarbonation, les semi-conducteurs, les biotechnologies et la santé.
Les deux États vont acter également une relance de leurs relations culturelles avec une prochaine visite de la ministre française de la Culture, Rachida Dati, au Qatar.