Chimène Badi raconte le racisme qu’elle a subi dans le sud de la France

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HaineChimène Badi raconte le racisme qu’elle a subi dans le sud de la France

La chanteuse est toujours choquée par les propos et les actes des personnes du village où elle habitait plus jeune.

F.D.A.
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Chimène Badi lors son intervention dans «Un dimanche à la campagne», le dimanche 29 janvier.

Chimène Badi lors son intervention dans «Un dimanche à la campagne», le dimanche 29 janvier.

Capture d’écran France 2

Invitée de Frédéric Lopez dans «Un dimanche à la campagne» ce dimanche 29 janvier, Chimène Badi est revenue sur une partie douloureuse de son enfance. La chanteuse, qui vient de sortir un album de reprises d’Édith Piaf nommé «Chimène chante Piaf», a révélé avoir été victime d’actes et insultes racistes lorsqu’elle était enfant.

Elle a d’abord raconté avoir vécu ses premières années à Bias, «un camp où tous les Algériens harki ont vécu», jusqu’à ce que ses parents décident de s’installer dans le sud de la France. «Mon père aspire à autre chose pour nous, il veut qu’on ait une belle maison, un grand jardin», a-t-elle confié. Mohammed Badi décide alors de faire construire une maison pour sa famille à Soubirous, un village à moins de deux heures de Bordeaux.

Elle a ensuite parlé des sacrifices qu’a faits son papa pour leur offrir une vie meilleure: «On a déménagé ensuite dans cette maison qu’il a commencé à faire construire. Il n’habite pas encore avec nous, il est sur Bordeaux à cette époque-là. On le voit une fois par semaine», a-t-elle dit, avant d’ajouter: «Ce n’était pas simple…»

«Bande de sales arabes, rentrez chez vous»

La raison? «On est la première famille de confession musulmane à arriver dans ce village», a-t-elle précisé, et de donner des détails sur le racisme dont elle a été victime par les habitants. «Les gens passent en voiture et nous hurlent: «Bande de sales arabes, rentrez chez vous.» Je vois ma mère qui a peur, qui flippe. Parce qu’on reçoit aussi des coups de téléphone qui sont très violents.»

Des actes qui ont contraint la mère de Chimène Badi à éloigner ses enfants, en les confiant à leur grand-mère. Mais cela n’a pas stoppé leurs agresseurs. Même à distance, la famille était victime d’appels téléphoniques malveillants. «Une fois, c’est moi qui vais décrocher. Et là, j’ai 7 ou 8 huit ans. C’est horrible ce que j’entends à l’autre bout du fil. Ça bouleverse, ça marque, ça fait peur.» La chanteuse s’est alors remémoré ces moments d’attente, jusqu’à ce que son père vienne enfin habiter avec toute la famille. «On va se bagarrer, on va tenir le coup jusqu’à ce que papa soit enfin muté. Ça a été un soulagement.»

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