Hockey sur glacePourquoi Fribourg-Gottéron se balade contre Lugano
Les Dragons ont dominé les deux premiers actes de leur quart de finale face aux Tessinois. Plusieurs raisons expliquent l’actuelle démonstration de force.
- par
- Ruben Steiger
Deux matches, deux victoires sèches et sonnantes (6-2 et 4-1). Fribourg-Gottéron se balade contre Lugano en quarts de finale des play-off de National League. Avant le début de l’affrontement, le traquenard pointait pourtant le bout de son nez compte tenu du passé récent entre les deux formations (succès luganais en pré-playoff en 2023) et des difficultés fribourgeoises en séries éliminatoires (un seul quart de finale gagné depuis 2013).
Certaines mauvaises langues estimaient même que les Bianconeri étaient le pire adversaire possible pour les Dragons. C’était peut-être vrai, mais pour le moment, Gottéron se dirige vers les demi-finales avec une facilité déconcertante. Comment expliquer pareille démonstration de force?
Le duo magique Sörensen-Wallmark
Marcus Sörensen et Lucas Wallmark ont survolé la saison régulière de National League avec respectivement 63 points (31 buts et 32 assists) et 47 points (20 buts et 27 assists). Pourraient-ils poursuivre sur le même rythme en play-off? La question était légitime. La réponse est oui. Les deux Suédois sont toujours aussi dominants et cumulent déjà 8 unités en 2 sorties.
Que ce soit à 5 contre 5 ou en supériorité numérique, les compatriotes sont intenables et profitent d’une arrière-garde tessinoise à la traîne. Après le premier acte, Killian Mottet, le troisième larron du trio, s’étonnait d’ailleurs de bénéficier d’autant d’espace. Luca Gianinazzi, l’entraîneur bianconero, n’a pas encore trouvé la solution pour les contrer. Pour autant qu’il en existe une.
Le travail de sape de la quatrième ligne
Troisième force offensive du championnat, Lugano avait également son lot d’arguments à faire valoir. Notamment son trio Daniel Carr, Calvin Thürkauf et Michael Joly. Les trois hommes avaient tout de même fini parmi les 10 meilleurs compteurs de National League. Hormis un but de Joly à 18 secondes de la sirène finale de l’acte II, alors que l’issue était scellée et un tir sur le poteau de Thürkauf, cette triplette est transparente. Elle n’a cadré que 7 tirs en 120 minutes de jeu.
Les museler était l’une des clés du succès pour Fribourg et la ligne composée de Samuel Walser, Nathan Marchon et Mauro Jörg remplit sa mission à merveille. À la Cornèr Arena lundi, Christian Dubé a remporté le combat tactique contre Luca Gianinazzi puisqu’il a presque systématiquement réussi à envoyer son bloc défensif contre les hommes forts adverses. Plus globalement, c’est tout le travail défensif et physique des Dragons qui est à mettre en avant.
Le gouffre en situations spéciales
La présence d’Arnaud Montandon sur le jeu de puissance tessinois dit beaucoup de choses. L’attaquant venu en licence B du HC Sierre a beau être un spécialiste de l’exercice, l’aligner en play-off démontre que Luca Gianinazzi ne sait plus vraiment quoi faire. Lugano ne se crée quasiment pas la moindre occasion en power-play et a déjà concédé deux buts.
Du côté de Fribourg-Gottéron, les automatismes acquis pendant l’exercice régulier persistent. Tout comme la confiance accumulée par des semaines de réussite maximale que le box-play trop tendre des Tessinois n’arrive pas à enrayer. En outre, ceux-ci se montrent bien trop indisciplinés.
Le gardien du HC Lugano quelconque
Les Dragons ont presque tout fait juste lors des deux premiers actes. Leurs succès étaient amplement mérités, mais ils ont été grandement facilités par les performances moyennes de Mikko Koskinen. Brillant l’an dernier en pré-playoff (contre Fribourg) et en play-off (contre Genève), le gardien finlandais du HCL est rentré dans le rang, comme en témoigne son faible pourcentage d’arrêts (84%) en deux parties.
L’imposant portier (2 m, 92 kg) paraît pourtant tout petit dans son but. Les attaquants fribourgeois parviennent toujours à trouver un trou dans la muraille afin de faire trembler les filets. Le numéro 2 Niklas Schlegel, blessé pendant 2 mois et de retour au jeu depuis l’acte I, est-il en pleine possession de ses moyens? Si c’est le cas, il apporterait une solution de repli à son coach.
Si Fribourg-Gottéron continue à évoluer à un tel niveau, on ne voit pas trop comment il pourrait perdre cette série. Il aurait néanmoins tout intérêt à mettre le troisième point au chaud dès ce soir (20h) à la BCF Arena.