Des assouplissements salués«Il est impératif de tirer les leçons de ce qu’il s’est passé»
La levée des principales mesures sanitaires est bien accueillie globalement en Suisse. Les CFF se plient au prolongement du port du masque obligatoire dans les transports publics.
Les annonces d’assouplissement, dès jeudi des mesures sanitaires en Suisse, ont suscité le soulagement de nombreux partis politiques, organisations et représentants de différents milieux et secteurs économiques. La fin du certificat et de l’obligation de porter un masque dans les restaurants, les bars, les discothèques et les lieux cultuels est accueillie unanimement avec soulagement.
«La joie dans la branche est immense de pouvoir enfin à nouveau servir tous les clients», a déclaré Casimir Platzer, président de GastroSuisse, dans un communiqué. La fédération qui représente les cafetiers et restaurateurs estime toutefois que la situation de la branche reste «grave» et pense qu’il faudra «du temps pour que les entreprises de l’hôtellerie-restauration se rétablissent».
Economie Suisse parle «soulagement pour l’économie et la société» et soutien aussi le maintien du port du masque dans certains lieux. L’Union suisse des arts et métiers (USAM), réclame, elle, la fin de la situation extraordinaire, dès fin février, et voudrait que «les erreurs d’appréciation» de la task force, qui sera dissoute fin mars, soient examinées.
Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs, accueille tièdement cette levée des mesures qu’elle aurait souhaitée par étapes. La décision est «compréhensible», écrit-elle, estimant que «même sans directives de l’Etat, les entreprises doivent veiller à la santé de leurs travailleurs et travailleuses».
Une obligation: «Rire, chanter, danser»
Les CFF prennent tout simplement acte de la décision du Conseil fédéral de prolonger jusqu’à fin mars, l’obligation du port du masque dans les transports publics sans faire davantage de commentaires. La compagnie de chemin de fer appelle ses voyageurs à continuer de respecter les mesures de protection.
Du côté culturel, Live Music Production, qui exploite notamment l’Arena de Genève, annonce avec un brin d’humour: «A partir de maintenant, votre seule obligation est de rire, chanter, danser, sortir et vous aimer!» La fin des exigences 2G ou 2G+ dans les bars et les discothèques est aussi un soulagement pour les milieux de la nuit. La suppression du certificat Covid est un signe important pour les jeunes en Suisse, estime la SBCK (Schweizer Bar und Club Kommission).
«Ne pas oublier» les personnes à risque
Les partis politiques saluent globalement la décision de lever les restrictions d’un bloc et rapidement, mais profitent de glisser quelques revendications dans leurs réactions. Le PLR réclame une politique à long terme de lutte contre les pandémies. Les libéraux-radicaux estiment qu’il «est impératif de tirer les leçons de ce qu’il s’est passé» ces deux dernières années pour mieux prévenir «d’éventuelles futures pandémies ou de nouvelles vagues de Covid-19».
Le PS appelle à «ne pas oublier» les personnes à risques. Il estime que «l’obligation de porter un masque aurait dû être maintenue dans les magasins. Il estime également que «les cantons doivent utiliser le temps à disposition jusqu’en automne pour se préparer à une éventuelle reprise de l’épidémie».
Analyse «en profondeur»
Pour le Centre, «il est toutefois nécessaire de maintenir l’obligation de porter un masque dans les lieux à fort potentiel de contamination comme les transports publics, ainsi que dans les EMS et les hôpitaux», pour autant que la situation sanitaire l’exige.
Du côté de l’UDC, on estime que le Conseil fédéral ne va pas assez loin. L’obligation du port du masque dans les transports doit «tomber immédiatement», écrit le parti agrarien. Idem pour la situation particulière qui «doit également être abolie» afin de «rendre leurs compétences aux cantons et tous leurs droits fondamentaux à la population».
Les Verts, via un tweet de leur président Balthasar Glättli, ont salué le travail de la task force et critiqué une levée trop rapide de l’obligation du port du masque. «Pour protéger les personnes particulièrement vulnérables, le port du masque aurait dû être maintenu dans les lieux publics intérieurs ou au moins dans les magasins», a-t-il écrit.