A Bienne, les acteurs culturels refusent les économies

Les acteurs culturels et leurs soutiens sont descendus dans la rue, mercredi soir à Bienne, avant la séance du Conseil de Ville (Législatif). Comme l’indique aujourd’hui «Le Journal du Jura», les créateurs indépendants risquent très gros si le paquet d’économies «Substance 2030» est accepté sans modification. En jeu: 200’000 francs.

La diminution des soutiens à la création artistique fragiliserait la culture indépendante. Spectacles en diminution, précarité ou exode des créateurs, perte d’attractivité de la Ville: voilà les craintes qui ont mené les créateurs et leurs publics à la place du Rosius, sous l’étiquette «Bienne pour tous».

«Les artistes partiront de Bienne et la scène indépendante, très vivante ces dernières années, deviendra moins intéressante ou disparaîtra» si les économies sont acceptées, a indiqué au «Journal du Jura» une comédienne et metteuse en scène. «Moins d’argent signifie aussi une baisse des salaires versés aux professionnels actifs lors d’une création», a relevé la directrice artistique d’une compagnie théâtrale

Pour se faire entendre, les acteurs des arts de la scène ont créé une association faîtière, «Le Dach», inspirée du projet de médiation valaisan «T. Punkt». «Le Dach» invite le Conseil de Ville «à ouvrir un dialogue approfondi avec la scène indépendante pour développer ensemble des outils capables de la renforcer et de la stabiliser dans le temps». Objectif: la création de duos entre artistes et politiciens pour davantage de compréhension mutuelle.

Les coupes budgétaires prévues épargnent les grandes institutions culturelles régionales: l’orchestre symphonique «TOBS», le musée «NMB» et le théâtre «Nebia». Le Conseil municipal propose 160 mesures comprenant des réductions des prestations, mais aussi des recettes supplémentaires sous forme de taxes et d’impôts.

Sans économie drastique, la Ville risque une mise sous tutelle par le Canton, son déficit structurel étant jugé trop important. Les PME régionales sont invitées à soutenir des projets artistiques «puisque les entreprises locales ont aussi un intérêt à rendre la ville de Bienne plus attractive pour ses habitants», selon une politicienne.