FootballFace à la lanterne rouge, Sion a l’occasion de soigner ses statistiques
Coleader, le club valaisan n’a inscrit que six buts en championnat jusqu’ici. Avec la venue de Baden ce vendredi (20 h 15), les attaquants de Didier Tholot peuvent rectifier le tir.
- par
- Nicolas Jacquier
Sur le plan des chiffres, tous les voyants sont au vert à Tourbillon. Toujours invaincu, Sion vient d’engranger 13 points sur 15 possibles, ce qui n’est pas loin de correspondre à un début de saison parfait au niveau comptable. Les quelques réserves émises jusqu’ici proviennent uniquement du contenu, pas toujours à la hauteur, notamment en termes d’expression collective – l’occasion d’en déduire qu’il existe une intéressante marge de progression.
Cinq fois la même équipe
L’autre caractéristique de ce départ réussi implique de se pencher sur le choix des hommes. Dans ce domaine, Didier Tholot a choisi en premier lieu de jouer la carte du conservatisme, puisqu’en cinq matches de championnat, il a systématiquement aligné le même onze au coup d’envoi. On peut y voir une volonté de sa part de renforcer les automatismes et d’insister sur les valeurs de cohésion au moment où se dessinent les contours d’une équipe type.
Pour autant, cela ne signifie nullement que les remplaçants sont oubliés ou traités comme quantité négligeable - c’est d’ailleurs du banc qu’est venu le but de la récente victoire à Colovray, Chipperfield ayant inscrit le 2-1 contre Nyon quelques instants après son entrée en jeu. «Ce dont je suis le plus fier, a plusieurs fois eu l’occasion d’expliquer le technicien français, c’est d’avoir réussi à créer un groupe.»
Un groupe au sein duquel Théo Bouchlarhem (22 ans) a décroché une place de titulaire, qu’il n’était pas la saison dernière à Pau, en L2, lorsqu’il évoluait le plus souvent avec la deuxième équipe, en National 3 (avec 16 buts en 23 matches à la clé).
Après avoir frappé fort en signant un triplé contre Xamax en match de préparation peu après son arrivée en Valais, le jeune Franco-Marocain attend désormais son premier but officiel en championnat. «Pour un attaquant, expliquait-il jeudi face aux médias, on regarde souvent les statistiques. Je cours toujours derrière mon premier but, mais je n’en fais pas une fixation.»
La confiance du coach
S’il s’est résolu à suivre Didier Tholot à Sion, c’est aussi pour prolonger le contrat de confiance qui lie les deux hommes. «Le coach a joué un rôle important dans ma carrière. C’est un homme de parole, je n’ai jamais douté de ses promesses. Je dois désormais lui rendre sur le terrain toute cette confiance.»
La venue de Baden permettra-t-elle aux éléments offensifs de Tourbillon de se mettre en évidence? On pense en premier lieu à Dejan Sorgic, dans l’attente d’une première réussite qui pourrait faire office de déclic libérateur. À ce jour, Chouaref demeure le seul attaquant à avoir trouvé les filets cette saison (à Vaduz, lors de la première journée).
Face à une lanterne rouge argovienne qui reste sur un cuisant revers encaissé à domicile contre Wil (0-5), le rendez-vous pourrait s’avérer toutefois plus piégeux qu’il n’y paraît de prime abord. Devant son public et avant la pause internationale, Sion sait qu’il n’a pas droit à l’erreur. À lui de continuer à surfer sur la dynamique qu’il a créée, en soignant idéalement ses statistiques. «Notre stade doit être protégé comme quelque chose qui nous est cher», convient Tholot sur le site du club.
Pour ne pas risquer d’égarer des points, Sion devra mettre tous les ingrédients démontrant qu’il a changé. Afin de ne pas tomber dans le piège de la suffisance.