FootballLa clé de la réussite de Saint-Gall? «La relation avec le public»
Peter Zeidler et les Brodeurs sont leaders de Super League, avant de recevoir Sion samedi (18 h). À domicile, ils sont pour l’instant injouables.
- par
- Valentin Schnorhk
Un grand malheur, pour un petit bonheur provisoire. Saint-Gall reçoit Sion samedi (18 h) dans une position de leader qu’il aurait bien aimé ravir à Young Boys dans d’autres circonstances. C’était dimanche dernier, devant un stade plein. Les Brodeurs recevaient les Bernois. Le match était bien embarqué, et puis tout a basculé: auteur d’un tacle maladroit, Ulisses Garcia brisait la jambe de Fabian Schubert, auteur jusqu’ici d’un très bon début de saison (3 buts). L’Allemand est depuis à l’hôpital. Saint-Gall, de son côté, a profité du moment où il a joué à onze contre dix (puis neuf en fin de match) pour l’emporter et trôner en tête de Super League.
«Ce n’est que la 7e journée, atténue Peter Zeidler. Si nous en étions à la 17e ou à la 27e journée, ce serait une autre histoire. Mais il faut surtout voir la façon dont on joue.» Il n’y a pas de secret à trahir, ni de vendre une approche révolutionnaire: Saint-Gall fait du Saint-Gall. La formation de Suisse orientale mise toujours autant sur l’intensité, sur un jeu direct, largement tourné vers l’avant. Les hommes de Zeidler tirent beaucoup (plus de 15 fois par match en moyenne), passent beaucoup de temps dans la surface adverse (personne n’y touche autant de ballons qu’eux) et font en sorte de récupérer le ballon le plus haut possible. Voilà pour l’idée.
Pas de cassure après la Coupe
Et pour l’exécution? «Nous sommes en progrès, juge le technicien allemand. Surtout dans le pressing, où l’on cherche à stimuler ce plaisir de récupérer la balle. Même si cela induit de trouver le juste milieu pour conserver ensuite le ballon. Parfois, c’est un peu difficile de garder la vitesse et la précision.» Mais il tend à y parvenir. La formule a le plus souvent fonctionné. Surtout à domicile, où Saint-Gall a remporté tous ses matches.
Zeidler n’y voit pas un hasard. «Ces résultats sont le fruit de la très forte relation que nous entretenons avec notre public, insiste-t-il. Il n’y a pas eu la cassure qu’on aurait pu craindre après notre nouvelle défaite en finale de la Coupe de Suisse (ndlr: 4-1 contre Lugano, un an après s’être incliné contre Lucerne). Nous avons désormais une relation encore plus étroite et plus stable avec nos supporters.»
Le plein contre Sion?
Elle est tangible. Il y a par exemple eu l’Espen On Tour, où le FCSG a parcouru les petits terrains de la région pour s’entraîner durant l’été, avec toujours un public très fidèle. Ou cette heure passée à signer des autographes ou prendre des photos après la victoire 15-0 contre Rorschach en Coupe de Suisse il y a trois semaines. Sans oublier la demi-heure à fêter en communion le succès contre YB le week-end passé. Pour la rencontre de samedi, 18 300 billets avaient déjà trouvé preneur vendredi. Autrement dit, il faudra seulement 900 motivés supplémentaires pour garnir une nouvelle fois l’ensemble des places disponibles.
L’instant fait planer une douce euphorie. Peter Zeidler s’y ferait presque prendre: «Je suis peut-être trop romantique, mais ça joue aussi.» Avant de se reprendre: «Mais il ne faut pas oublier le jeu. A-t-on le niveau de jouer les premières places? Je ne sais pas, il faut voir, pourquoi pas. Mais ce dont je suis sûr, c’est qu’on est capables de s’améliorer.» On refera le point à la 17e, puis à la 27e journée. Et peut-être à la 36e.