Mondial de hockeyNico Hischier: «L’or devrait être l’objectif de la Suisse chaque année»
Avant son arrivée à Riga, l’attaquant des New Jersey Devils est revenu sur sa saison et s’est projeté sur le Championnat du monde. Interview.
- par
- Ruben Steiger Riga
Quelques jours après votre sortie contre les Carolina Hurricanes, la satisfaction concernant votre saison a-t-elle pris le dessus sur la frustration?
Je dirais que oui, même si ça reste difficile à dire. Les derniers jours ont défilé à un rythme effréné et je n’ai pas encore vraiment eu le temps de réfléchir et de repenser à la saison. Lors des dernières heures, la priorité se situait dans les entretiens de fin de saison et aussi dans la préparation de mes valises pour revenir en Europe. On ne peut qu’être positif par rapport à la saison qu’on vient d’effectuer. On a pris du plaisir et on en a donné, même si on espérait évidemment aller plus loin.
Vous parlez d’un rythme effréné, pouvez-vous nous raconter vos journées depuis jeudi et l’élimination?
Jeudi, on a voyagé depuis la Caroline pour rentrer chez nous. Le lendemain, on a passé la journée en équipe et le samedi les meetings de fin de saison ont débuté. On a réalisé différents tests physiques afin de savoir si notre corps allait bien. On a également passé en revue les petites blessures subies pendant le championnat afin de s’assurer qu’il n’y ait aucune rechute. Je suis ensuite rentré en Suisse et je suis arrivé à Zurich lundi vers midi. En attendant de repartir mardi pour Riga, je reste chez ma sœur à Kloten. Dans la précipitation et le stress, je crois que j’ai pris trop d’affaires avec moi en Europe (rires).
Qu’avez-vous appris durant ces play-off?
Que le hockey des play-off n’est pas le plus joli du tout. Il faut pratiquer un jeu beaucoup plus sûr, avec le moins de prises de risque possible. Tu es contraint de pousser le puck au fond de la patinoire plutôt que de le porter. Plusieurs petites choses ne nous ont pas permis d’aller plus loin. On n’a pas réussi à jouer notre meilleur jeu en zone défensive. Mais il faut aussi dire que Carolina est une équipe impressionnante, ils ont joué un vrai hockey de play-off et cela nous a mené la vie dure.
Après une saison éprouvante physiquement et mentalement, comment avez-vous trouvé la motivation de venir jouer le Mondial?
Pour autant que je sois en bonne santé, j’ai toujours la motivation de venir jouer avec la Suisse au Championnat du monde. C’est une chance de pouvoir poursuivre sa saison avec l’équipe nationale lorsque celle de NHL prend fin. J’ai toujours du plaisir à venir en sélection et revoir le groupe avec qui je m’entends très bien. Je suis heureux que Patrick Fischer ait pris le temps de m’appeler au terme de l’exercice afin de savoir comment je me sentais et si je voulais venir à Riga.
Comment gère-t-on la transition mentale entre la frustration de la sortie en play-off et la venue au Mondial?
Savoir que j’allais jouer le Championnat du monde a été d’une grande aide pour évacuer la déception de notre sortie contre les Carolina Hurricanes. La frustration était très haute jeudi dernier, mais elle a déjà bien diminué. Et, dès que je serai sur la glace avec la Suisse, je me focaliserai sur l’objectif du groupe.
Qu’est-ce que ça signifie pour vous de jouer pour la Suisse?
Ça représente tellement de choses. Premièrement, ça me motive de pouvoir porter le maillot de l’équipe nationale. Ensuite, cela me rend fier. C’est un bel accomplissement de représenter son pays sur la scène internationale. Je ne prends absolument pas cela pour acquis, et c’est ce qui fait que jouer avec la Suisse aura toujours une saveur particulière pour moi.
Lundi en conférence de presse, Kevin Fiala a déclaré que la Suisse n’avait encore pas atteint tous ses objectifs sur la scène internationale. Que pensez-vous de ses propos?
J’aime beaucoup cette ambition. On parle régulièrement du titre mondial au sein du vestiaire en équipe nationale. Remporter l’or est notre objectif et cela devrait être celui de la Suisse chaque année. On va évoluer avec les mêmes ambitions qu’en 2022, tout en espérant un meilleur résultat final. Les objectifs élevés permettent de te porter et de te motiver. Évidemment, cela ne sera pas facile, mais on doit penser qu’on peut être champion du monde.
Après le Canada, la Suisse est maintenant l’équipe qui compte le plus de joueurs de NHL dans son effectif. Est-ce que vous êtes les favoris au titre?
On a acquis du respect auprès des autres nations lors des dernières années. Maintenant, elles doivent se méfier de la Suisse et la considérer comme l’une des meilleures équipes. Mais les joueurs de NHL ne font pas tout. On a tellement d’autres bons joueurs en Suisse et, par le passé, on a vu de nombreuses sélections avec peu de joueurs d’Amérique du Nord triompher. La Finlande l’a prouvé à maintes reprises. Je suis persuadé qu’avec le contingent de cette année, on peut atteindre notre objectif. De mon côté, je vais en tout cas tout mettre en œuvre pour le faire et mes coéquipiers aussi.
Qu’est-ce qui rend la Suisse si forte?
Patrick Fischer a réussi à créer un esprit de groupe très fort. À chaque fois qu’on vient en équipe nationale, on se sent immédiatement comme dans une famille. Chaque joueur connaît l’objectif commun et adhère au projet, ce qui est une grande force. En ce qui concerne le jeu, on base notre hockey sur la vitesse et on a prouvé plusieurs fois qu’on pouvait tenir tête à toutes les autres nations. C’est ce qui fait notre force.
Vous préféreriez gagner la Coupe Stanley avec New Jersey ou l’or mondial avec la Suisse?
(Il rigole). Honnêtement, c’est impossible de choisir l’un des deux car ce sont les deux principaux objectifs de ma carrière.