Un an de guerre en Ukraine: à Kiev, les habitants ont repris une vie presque normale

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Un an de guerre en UkraineÀ Kiev, les habitants ont repris une vie presque normale

Dans la capitale, des routines se sont installées pour vivre comme avant. Les habitants, revenus en ville, s’adaptent à leur nouvelle réalité faite d’alertes aériennes et de coupures de courant.

La capitale ukrainienne garde quelques stigmates des premières semaines de l’invasion, quand les troupes russes étaient aux portes de la capitale. Devant la vitrine de ce bistrot traînent encore des hérissons antichars.

La capitale ukrainienne garde quelques stigmates des premières semaines de l’invasion, quand les troupes russes étaient aux portes de la capitale. Devant la vitrine de ce bistrot traînent encore des hérissons antichars.

AFP

Devant un bistrot huppé, des hérissons antichars gisent sur le trottoir. Sur une aire de jeux touchée par un missile, de jeunes arbres poussent. Les premiers bombardements russes, à l’aube du 24 février 2022, avaient provoqué l’exode d’une majorité des quelque 3 millions d’habitants de Kiev. Un an plus tard, beaucoup sont de retour et la vie semble redevenue normale, ou presque.

Dans la capitale ukrainienne, toujours sous couvre-feu de 23 h à 5 h, écoles, hôpitaux et de nombreux commerces sont ouverts et les transports en commun fonctionnent. Le week-end, les habitants sont nombreux à se promener dans les rues du centre-ville ou les parcs. Et ce, en dépit de vagues de frappes russes régulières qui visent en particulier des sites d’infrastructure énergétique, provoquant des coupures massives de courant.

Ruée sur les aliments sucrés

La dernière attaque date de vendredi. Dix missiles russes ont été abattus par la défense antiaérienne. Des éclats ont causé quelques dommages matériels, mais cette fois sans faire de victime. Pendant la durée des alertes, les habitants descendent dans des abris souterrains. Dans le métro, familles avec enfants et animaux, retraités, élèves et enseignants attendent la fin de l’alerte.

Dans le centre historique de la ville, le bistrot-pâtisserie italien Bassano n’a fermé que pendant les premières semaines de l’invasion, quand les troupes russes étaient aux portes de la capitale avant de se retirer. L’établissement a longuement côtoyé un checkpoint. «Les ventes des choses sucrées augmentent fortement quand les gens sont stressés», note le propriétaire Oleksiï Kamardine, 35 ans.

«Les ventes des choses sucrées augmentent fortement quand les gens sont stressés», note Oleksiï Kamardine, propriétaire du bistrot-pâtissierie Bassano, à Kiev.

«Les ventes des choses sucrées augmentent fortement quand les gens sont stressés», note Oleksiï Kamardine, propriétaire du bistrot-pâtissierie Bassano, à Kiev.

AFP

Tensions entre ceux qui ont fui et ceux qui sont restés

Selon lui, la solidarité des premiers mois de la guerre se fissure parfois et les divergences sont de retour entre les Ukrainiens, entre ceux qui ont fui à l’étranger et ceux qui sont restés, ou bien ceux qui vivent dans l’ouest du pays plutôt épargné et ceux qui demeurent près du front. «Malgré nos divergences internes, le fait que les gens soient prêts à se battre redonne de la force», souligne le restaurateur.

Plus de 95% des habitants sont confiants dans la victoire de leur pays et 69% se disent prêts à tolérer des difficultés actuelles «tant qu’il le faudra», selon un sondage réalisé en décembre par l’institut KMIS à Kiev. Aujourd’hui, 60% de la population jugent les conditions de vie en Ukraine «plutôt satisfaisantes», contre seulement 34% fin 2021, selon l’étude, qui l’explique par «la consolidation» de la société et un «soulèvement national» face à la guerre.

Malgré la menace d’une nouvelle attaque russe d’envergure, Serguiï Pazioura, un éboueur de 27 ans, exclut de partir. «Nous nous battrons pour cette ville», proclame-t-il.

Malgré la menace d’une nouvelle attaque russe d’envergure, Serguiï Pazioura, un éboueur de 27 ans, exclut de partir. «Nous nous battrons pour cette ville», proclame-t-il.

AFP

Nouvelle réalité

À Kiev, des routines se sont installées pour s’adapter à la nouvelle réalité. Face aux coupures de courant – en moyenne d’une durée quotidienne de deux heures, selon les quartiers –, on s’achète des ampoules à batterie, des rubans réflecteurs et des groupes électrogènes dont le bruit est souvent audible depuis la rue. Beaucoup ont fait des stocks d’eau, de nourriture et de bonbonnes de gaz pour pouvoir cuisiner quand l’électricité fait défaut.

Les cicatrices de la guerre sont aussi rapidement effacées. Au début de l’invasion, Serguiï Pazioura, un éboueur de 27 ans, n’enlevait plus les ordures ménagères mais les débris des bombardements russes. Si certains s’interrogent sur la possibilité d’une nouvelle offensive contre Kiev, Serguiï exclut de partir. «Nous nous battrons pour cette ville! proclame-t-il. La fatigue n’existe pas, assure le jeune homme. Nous devons travailler pour notre victoire et nous nous reposerons plus tard.»

(AFP)

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