ConstructionDes chercheurs suisses résolvent le «scandale du béton» en Irlande
Une équipe de l’Empa a mené des analyses en Irlande pour comprendre pourquoi tant de maisons y tombaient en ruines. Ils ont mis le doigt sur le matériau coupable.
Des maisons qui s’effritent et qui doivent être retapées pour des coûts gigantestques, voire qui doivent être tout simplement détruites: le «scandale du béton» qui a touché une région du nord-ouest de l’Irlande vient de vivre un petit rebondissement, et ce grâce à des Suisses.
Les chercheurs de l’Empa, le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche, ont annoncé, mardi, avoir trouvé la cause de ces problèmes qui ont provoqué manifestations et débats au parlement irlandais mais aussi des coûts estimés à près de 3 milliards d’euros. «Grâce aux recherches de l’Empa, de graves dommages à la construction pourront être évités à l’avenir, car le vrai coupable, le minéral pyrrhotine, est désormais identifié», écrit le labo dans son communiqué.
Toutes les maisons concernées
«Selon la thèse en vigueur jusqu’à présent, une forte teneur en mica, un minéral, rendrait le matériau de construction vulnérable aux dommages dus au gel lorsque ses pores sont remplis d’eau. Mais non! Les spécialistes suisses voient la cause dans un autre composant, que les Irlandais n’avaient pas ciblé auparavant: des analyses d’échantillons de quatre maisons ont montré qu’un minéral appelé pyrrhotine, composé de fer et de soufre, est présent en grande quantité dans le matériau de construction, et qu’il déclenche apparemment une cascade fatale», ajoute l’Empa.
Et même si ce sont des échantillons de seulement quatre maisons qui ont été analysés, les chercheurs sont formels: les ingénieurs irlandais ont fourni des données pour plus de 100 maisons et, dans tous les cas, les quantités de pyrrhotine découvertes étaient tout aussi considérables. L’Empa se réjouit que ses recherches aient été reprises par les grands médias irlandais. «L’équipe de l’Empa va étudier le problème du béton de manière encore plus approfondie dans le cadre d’un projet financé par l’État irlandais, en collaboration avec des partenaires internationaux», conclut le communiqué.