La France va bientôt interdire le cannabis de synthèse

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SantéLa France va bientôt interdire le cannabis de synthèse

Le ministre de la Santé a annoncé lundi que les produits à base de HHC, en vente libre dans l’Hexagone, devraient être classés comme produits stupéfiants dans les prochaines semaines.

On retrouve l’hexahydrocannabinol, entre autres, dans des fleurs de cannabis, sur lesquelles il a été vaporisé et dans des e-liquides pour les cigarettes électroniques.

On retrouve l’hexahydrocannabinol, entre autres, dans des fleurs de cannabis, sur lesquelles il a été vaporisé et dans des e-liquides pour les cigarettes électroniques.

Photo d’illustration/Pixabay

Les produits à base d’hexahydrocannabinol (HHC), une molécule dérivée du cannabis mais actuellement en vente libre en France, seront probablement interdits d’ici à quelques semaines, a annoncé lundi le ministre de la Santé, François Braun. «Je pense que c’est une affaire de semaines», a déclaré, sur les ondes de franceinfo, le ministre, interrogé sur une interdiction éventuelle du HHC, molécule synthétisée artificiellement à partir d’extraits naturels de cannabis.

La molécule est connue de longue date par les scientifiques mais, depuis quelques mois, les autorités sanitaires de différents pays – Europe et États-Unis – constatent qu’elle est de plus en plus commercialisée sur internet ou dans des boutiques physiques. Ses effets sont mal connus mais les addictologues tendent à les juger comparables à ceux du tétrahydrocannabinol (THC), la substance au cœur des effets psychoactifs du cannabis.

Or, contrairement à ce dernier, les produits à base de HHC ne font pas l’objet d’une interdiction à la vente ou à la consommation. On le retrouve, entre autres, dans des fleurs de cannabis, sur lesquelles il a été vaporisé, dans des e-liquides pour les cigarettes électroniques, dans des confiseries aromatisées.

«Il y a un trou dans la raquette qu’il faut combler rapidement»

«Ils profitent d’une faille (…) de classification», a expliqué François Braun. «Ils ne sont pas classés comme produits stupéfiants. Je pense très honnêtement qu’ils le seront rapidement maintenant», a-t-il encore dit. «Il y a un trou dans la raquette qu’il faut combler rapidement pour ne plus avoir cette vente libre qui est tout à fait anormale», a conclu le ministre, renvoyant la décision à un avis prochain de l’Agence du médicament. Cet avis est attendu «dans le courant du mois de juin», a précisé le cabinet de François Braun.

L’essor du HHC, phénomène «émergent», représente de «potentiels risques sanitaires et sociaux», note l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies dans un rapport publié mi-avril sur cette nouvelle molécule. Apparu sur le marché de la drogue aux États-Unis fin 2021, le HHC a été repéré pour la première fois en Europe en mai 2022, lors d’une saisie par des douaniers, retrace l’observatoire. Huit mois plus tard, il avait été identifié dans plus de 70% des pays membres de l’UE.

Certains pays européens (Finlande, Pologne ou Autriche) l’ont défini comme substance psychoactive et l’ont interdit. Depuis la première identification du HHC en Europe, deux autres cannabis de synthèse ont été détectés sur le continent: le HHC-acétate et l’hexahydrocannabiphorol (HHC-P).

(AFP)

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