Hockey sur glace – Noah Rod: «J’espère bien que tout le monde est énervé»

Le HC Ajoie a retrouvé vie et ses supporters, qui ne l’avaient jamais perdue, fêtent ça dignement. Une semaine après la sortie du tunnel contre Zurich (3-1), les Jurassiens ont célébré une deuxième victoire consécutive à domicile, cette fois-ci contre GE Servette et après prolongation (4-3). Pendant que la patinoire adoube longuement ses héros retrouvés, la porte du vestiaire genevois restera close plusieurs minutes.

A l’intérieur, des idées noires marinent, la déception prend forme. Les Aigles, qui avaient un peu miraculeusement réussi à prendre l’avantage (2-3) grâce à un étourdissant solo de Joël Vermin à la 58e, ont concédé l’égalisation à 27 secondes du terme, avant de s’incliner en prolongation - en infériorité numérique, après avoir commis un surnombre hautement déplacé.

Alors quand Noah Rod vient s’exprimer, ce n’est pas de gaieté de cœur. «Ce que nous avons vu n’est pas acceptable, dit le capitaine grenat sur le ton neutre de celui qui veut laisser sa colère à l’intérieur. Cela fait deux ou trois matches que nous entrons mal dans la partie, que nous ne sommes pas prêts ni suffisamment concentrés. Les dernières fois, nous nous sommes juste fait peur. Et là, on l’a payé. Je n’ai pas grand-chose d’autre à dire.»

Noah Rod aurait mille trucs à dire, sans doute. Mais il préfère les taire. C’est d’ailleurs la première fois qu’on voit le meneur du vestiaire genevois les yeux en bas. Devant Berne samedi passé, puis à Ambri mardi, malgré deux victoires, les Aigles avaient joué avec le feu, en évoluant sur courant très alternatif. A Porrentruy, ils ont commis l’erreur de penser que la pièce allait une fois encore tomber du bon côté. Mais ce coup-ci, ça n’a pas marché.

«On s’est mis tout seuls dans une position inconfortable ce soir (ndlr: vendredi)», reprend Noah Rod, à qui on demande au passage à quel point il est fâché. Je pense que tout le monde est énervé dans le vestiaire. Celui qui n’est pas énervé n’a rien à faire là, donc j’espère bien qu’ils sont énervés.»

La colère peut être saine, dit-on. Mais il est bon de la faire sortir. La venue de Zoug aux Vernets, ce samedi soir, pourrait constituer une excellente occasion pour GE Servette. Pour se regarder dans la glace, payer les pots cassés et espérer que les deux points bêtement égarés vendredi soir en Ajoie ne constituent pas un poids trop lourd dans le sprint final pour la 6e place de National League.